Ce sont des essais menés en hiver par la famille Crête qui a mené Le Bulletin à vouloir en savoir plus sur les pratiques culturales de Sébastien et Michel Crête, les producteurs de la Ferme Norvue, située à Saint-Agnès-de-Dundee. Les fourrages font l’objet d’une extrême attention, un soin qui est vrai également pour tous les aspects de la ferme.
Mission rendement et protection des sols
Une rotation type chez les Crête dure trois ans : le maïs-ensilage est d’abord semé, suivi du seigle d’automne récolté au mois de mai suivant. Cette récolte achevée, le soya est semé au début de juin, aux alentours du 4-5. Au terme de la récolte, le champ est ressemé en seigle, pour revenir en soya l’année suivante. Toutes ces cultures sont soigneusement insérées dans une rotation ayant deux objectifs précis : conserver le plus possible les champs couverts à l’année et améliorer la santé des sols.

Les prairies de luzerne ne sont conservées que trois ans. Elles donnent leur maximum pendant ce laps de temps, disent-ils, et étirer leur durée de vie n’est pas rentable, comparativement à l’implantation de nouvelles prairies. Les producteurs réalisent des rendements de cinq à six tonnes à l’hectare, avec une gestion de quatre coupes par année.
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Les chantiers de foin ne durent que deux jours, ce qui est bien suffisant. « On n’a jamais eu de problème à ce rythme », répond Michel Crête.
Miser sur le seigle
Quant au seigle, qui est une composante essentielle des rotations, il n’est jamais semé avant le 1er octobre. Selon les observations de Michel et de Sébastien Crête, un seigle trop avancé à l’automne a plus de risque d’être affecté par les redoux durant l’hiver. Le but est également de récolter le seigle au tout début d’épiaison pour en faire un ensilage destiné aux taures. « En le récoltant à l’épiaison, on le garde appétant, avec une bonne odeur et un bon taux de protéine », explique Michel Crête.

Michel note avoir vu une différence depuis qu’il cultive du seigle dans ses champs. Pendant les coups d’eau, l’eau s’écoule beaucoup mieux, même durant la tempête Debby. « Les racines de seigle vont en profondeur. Elles ont travaillé le sol qui s’égoutte maintenant mieux. »
Gestion de l’entreprise
Cette habitude d’observer, de réfléchir et de poser des questions caractérise la gestion des Crête. Ces réflexions sont nourries par leurs conseillers.
Tout est calculé dans l’entreprise, que ce soit le rendement à chaque coupe, le diésel utilisé ou l’usure de la faucheuse, ce qui leur permet d’anticiper les tâches et les coûts à venir. « Si tu es capable d’anticiper 50 %, ça fait 50 % moins de risque. C’est ça notre force. »
Michel et Sébastien travaillent en duo, ce qui leur permet de comparer leurs visions et de bonifier ce qu’ils décident de faire.
Leur consigne est d’observer et ensuite d’exécuter. Il y a une réflexion derrière les choix de gestion. « On prend le temps de prendre le temps, résume Sébastien. On s’assit en hiver, la tête tranquille et on sait ce qu’on fait pour des raisons précises. »
*Cet article de Céline Normandin est une version tirée et adaptée du magazine Le Bulletin des agriculteurs, édition mai 2025.
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