
*Que ce soit après la récolte de vos céréales d’automne ou dans le cadre de la rénovation d’une prairie peu productive, la fin de l’été représente une excellente occasion d’implanter une nouvelle prairie. Cette approche présente plusieurs avantages concrets.
Moins de mauvaises herbes à l’implantation
À lire aussi

Rythmer les chantiers pour maximiser la qualité
Les chantiers de récolte de fourrages sont une course qui doit être bien planifiée. Notre expert-fourrager donne ses conseils pour bien se préparer.
En effet, la plupart des mauvaises herbes annuelles vont germer massivement dans les mois de mai et juin, un semis de fin d’été permet de laisser passer cette vague de germination et de semer les plantes fourragères avec très peu de compétition.
Une première coupe plus rentable
En s’implantant tranquillement de la mi-août au début de novembre (les belles années), les plantes fourragères produisent un système racinaire précaire, mais efficace, qui leur permettra de démarrer rapidement leur croissance au printemps suivant. Ce qui donne une première coupe en synchronisation avec vos autres champs, avec une bonne qualité et peu de mauvaises herbes, comparée à un semis de printemps plus traditionnel. C’est encore plus vrai pour une implantation à forte teneur en graminées, qui prennent souvent plus de temps à s’implanter.
Le phosphore du sol est disponible
Le phosphore joue un rôle clé dans le développement du système racinaire, particulièrement lors de l’implantation. Sa disponibilité dépend de plusieurs facteurs, notamment le pH du sol, la présence d’aluminium et surtout la température. Le phosphore commence à devenir disponible à partir de 10?°C, avec un pic entre 15 et 25?°C, une plage souvent atteinte facilement lors d’un semis de fin d’été.
Un printemps allégé
Ce n’est pas un secret pour personne, le printemps est souvent synonyme de chaos pour la plupart d’entre vous. Prenez de l’avance et vous n’aurez pas à effectuer ces travaux-là au printemps suivant.
Ne pas oublier les contraintes
- Prévoyez six semaines avant le premier gel mortel ( -4°C) pour la luzerne et le lotier, trois semaines pour les trèfles et les graminées.
- N’utilisez pas de plantes abris
- Une fois semé, n’y touchez plus avant le printemps suivant!
En résumé, les semis de fin d’été offrent une fenêtre stratégique pour établir des prairies performantes avec peu de compétition, un enracinement efficace et une première coupe de qualité. Une option à considérer sérieusement dans une planification fourragère optimisée.
*Texte réalisé par Marie-Pier Landry en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteure et n’engagent pas le CQPF.
Pour lire d’autres chroniques Experts-fourragers, cliquez ici.