Prairies : un départ lent mais prometteur

Prairies : un départ lent mais prometteur

*Le mois d’avril s’achève et après quelques semaines de température fraîche, on a enfin une bonne idée de l’état des prairies et ce sont de bonnes nouvelles! On pouvait déjà voir les céréales d’automne verdir un peu partout depuis quelques semaines, mais il aura fallu attendre pour observer de nouvelles tiges de luzerne apparaître et de nouveaux bourgeons se former.

Même s’il est encore trop tôt pour avoir le portrait complet de la province (dans les régions périphériques la fonte des neiges est incomplète et plus lente), on peut dire en général que la survie est bonne. Il y a bien sûr quelques cas où des plaques de glace ont causé des dommages rappelant l’importance de l’égouttement.

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Il est encore temps d’aller marcher les prairies et de vérifier si la population est adéquate. Certains semis du printemps dernier ont eu de fortes pressions de mauvaises herbes.

Racines de luzerne saines, région de Québec 23 avril 2025. Photo : Lyne Beaumont

La question du chaume

Je reçois aussi des questions sur l’impact du chaume de luzerne laissé au champ à l’automne. Plusieurs producteurs choisissent de ne pas récolter la dernière coupe en fin de saison. C’est avantageux si les inventaires de fourrages sont suffisants, car on sait que la fauche automnale diminue le regain au printemps suivant et augmente les risques de mortalité pendant l’hiver. Toutefois, plusieurs se questionnent à la vue des résidus au printemps : faucher ou ne pas faucher les tiges restantes?

Chaume de luzerne et graminées, Montérégie 15 avril 2025. Photo: Lyne Beaumont

Ma réponse courte : ne pas mettre du temps et de l’argent à faucher les résidus au sol. La réponse plus longue : ça dépend. Les résidus sont pauvres en protéine, bien fibreux et peu digestibles, mais leur présence a un impact limité sur la qualité de la première coupe. Le tableau suivant montre la qualité de la luzerne récoltée mi-bouton avec et sans le chaume de l’automne précédent dans des champs situés dans la partie nord du Minnesota.

Partie récoltéePB %NDF %Digestibilité de la fibre %
Repousse printanière233763
Chaume67620
Repousse printanière + chaume224159
Minnesota Crop News, University of Minnesota Extension, Octobre 2024

Dans cet essai et ceux de l’Université du Wisconsin, la quantité de résidus représentait environ 10 % de la biomasse totale pour une première coupe réalisée mi-bouton. Plus le rendement de la première coupe est élevé, moins l’impact sera important. Même chose pour une première coupe réalisée au stade début floraison. Il faut aussi rappeler que plus l’épaisseur de neige aura été grande durant l’hiver, plus des tiges auront tendance à verser et moins elles auront un impact sur la qualité de l’ensilage.

À propos de la fauche du printemps, il faut prendre garde d’abimer les collets de luzerne et éviter d’entrer dans les champs encore humides, à défaut de quoi, la machinerie risque de laisser des traces si les champs ne sont pas assez secs.

En somme, la saison débute lentement et il est encore temps de faire une bonne tournée des champs. Prendre soin de ses prairies, c’est prendre soin de sa rentabilité.

Bonne saison à tous!

 *Texte réalisé par Lyne Beaumont, en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF). Les propos exprimés dans le texte ne relèvent toutefois que de l’auteure et n’engagent pas le CQPF.

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