La première coupe de foin est déjà chose du passé pour plusieurs producteurs au Québec. Le meilleur moment de la fauche a même coïncidé dans plusieurs régions avec des semis qui avaient pris du retard.
Annie Flamand, directrice de l’intégration des programmes en assurances à la Financière agricole, confirme que sans être exceptionnellement hâtive, elle s’est produite de quelques jours à une semaine plus tôt cette année. En date du 4 juin, moment où a été réalisé l’état des cultures de la Financière, même l’Abitibi-Témiscamingue avait débuté sa récolte, note-t-elle. « C’est un bon début de première fauche, il n’y a pas eu de problèmes significatifs ce printemps, comme des inondations. On n’a pas encore les résultats finaux, mais selon ce qu’on peut voir actuellement, on a bon espoir d’avoir une bonne première fauche. »

Selon les résultats recueillis jusqu’à maintenant, la récolte s’annonce dans les moyennes, autant au niveau des rendements que de la qualité. En Montérégie, secteur de Saint-Jean-sur-Richelieu et secteur de Châteauguay, le portrait est plus encourageant avec des résultats supérieurs à la moyenne. C’est dans ces secteurs où la récolte était la plus avancée en début de mois avec de 60 à 100% de la récolte complétée.
Le secteur de Saint-Hyacinthe suivait avec de 30 à 80% et des résultats plus mitigés. Le rendement y est inférieur et une qualité dans la moyenne, un scénario qui se répète en Mauricie. Dans le Centre-du-Québec, une autre région avancée dans la première coupe, la qualité semble meilleure.
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Le secteur sous surveillance demeure l’Abitibi-Témiscamingue. La région a souffert en 2023 d’une sécheresse sévère qui a affecté sérieusement la récolte de foin et a nécessité une aide d’urgence. La survie à l’hiver s’est avérée difficile, la seule région au Québec ayant éprouvé des problèmes à ce point de vue. Après un hiver doux et un couvert neigeux inférieur à la normale, un stress hydrique semble encore persister puisque les résultats indiquent un rendement inférieur, avec une qualité moyenne. Seulement 10% de la récolte avait été faite cependant au 4 juin. Le portrait pourrait donc encore changer à la faveur des précipitations qui seraient tombées dans la région depuis le début du mois, note Annie Flamand.
La bonne nouvelle est qu’avec une première fauche très avancée ou même complétée à ce temps-ci de l’année, la repousse au champ devrait disposer de bonnes conditions pour se faire d’ici la deuxième coupe, ajoute l’agronome, surtout que du temps chaud est annoncé pour la troisième semaine de juin, après la pluie des derniers jours.
L’autre bonne nouvelle repose sur le fait que des producteurs ont déjà entreposé la récolte, la plus importante de la saison.
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