Une saison à oublier pour les fourrages

Dans la main, on voit une poignée de fétuque rouge qui est trop vieille. PHOTO: FRANCE BÉLANGER

*« L’année 2023 avait pourtant si bien commencé… Un début de printemps frais et un mois de mai chaud et sec. Voilà comment a débuté la saison 2023 ». C’est ainsi que notre expert Christian Duchesneau a débuté son bilan d’une année finalement décevante.

La saison n’est pas terminée et heureusement, les prévisions météo annoncent du temps chaud et sec, ce qui ne s’est pas vu depuis juin! Il n’est donc pas trop tard pour récolter des fourrages de qualité mais voici ce que deux de nos experts avaient à dire sur la saison 2023.

La première coupe a été bonne en rendement et en qualité dans certaines régions du Québec mais d’autres ont grandement souffert des pluies torrentielles et diluviennes de juin et de juillet. Conséquence, la première coupe s’est éternisée jusqu’au mois août dans ces régions avec une qualité et une digestibilité fourragère plutôt médiocres.

La production de foin sec pour le commerce non plus n’a pas été épargnée. Les plages de beau temps et de séchage pour produire un fourrage de qualité ont en effet été plutôt rarissimes cette saison.

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Les récoltes de mélanges fourragers céréaliers ont aussi connu leurs problématiques. Les champs gorgés d’eau et impraticables ont grandement ralenti les ardeurs des producteurs. Certains ont même dû se résigner à abandonner leurs récoltes. Des champs qui devaient servir d’abord et avant tout comme fourrages à la ferme, ont plutôt vus leur vie utile se terminer comme engrais vert.

Et dire que la saison n’est pas encore terminée! Espérons que nous connaîtrons un fabuleux mois de septembre afin de rattraper un peu la saison puisque les autres cultures n’ont pas été épargnées non plus par les changements climatiques en 2023. 

Et dire que ces changements climatiques ne font que commencer… on n’a pas d’autres choix que d’être résilient et de s’adapter.

Pas facile comme année. Un départ très prometteur à la première récolte, sauf pour l’Abitibi et le Témiscamingue. Ailleurs, rendement correct et digestibilité étaient au rendez-vous en général : en somme, un fourrage productif !

C’est après que ça s’est compliqué : pluie, averse, déluge et bruine. On dirait que je reprends les phrases dites par Forest Gump dans un certain film. Pas simple de trouver des fenêtres de récolte et même une fois trouvées, un 30% de chance d’averse se transformait en déluge de 10 mm en 10 minutes.

Présentement, on constate des analyses de fourrages décevantes, des regains de prairies inexistants, des roulières permanentes dans certaines prairies. Bref, une deuxième partie de saison catastrophique. Les aliments pour nourrir le bétail coûtent cher présentement et les marges sont plus serrées que jamais. Ça ne sera pas facile cet hiver lorsque viendra le temps de servir ce type de fourrage.

En passant, le maïs ensilage n’y échappera pas. Il y a beaucoup d’inégalités à prévoir, autant en rendement qu’en qualité, et ce, d’un voisin à l’autre, d’un champ à l’autre et même à l’intérieur du même champ. En espérant un automne clément…

*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.

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