Montréal (Québec), 14 mai 2003 – Des militants de Greenpeace,d’Equiterre et de l’Union paysanne ont protesté devant le magasin Provigo del’avenue Mont-Royal (angle Saint-Urbain) pour exiger le retrait des OGM(organismes génétiquement modifiés) des aliments pour bébés. Alors que 72,8 %des Canadiens et Canadiennes n’en veulent pas, Loblaws (qui possède Provigo etMaxi) continue d’en vendre.
Greenpeace a rendu publics les résultats d’un sondage mené par la firme Décima(*) portant sur les OGM et l’alimentation pour bébés. « Plus de 75 % des Québécois sont favorables à ce que toutes les entreprises agroalimentaires retirent les OGM de l’alimentation pour bébés. Ces chiffres sont similaires partout au Canada (72,8 %) », constate Eric Darier, responsable de la campagne OGM pour Greenpeace.
Les résultats du sondage révèlent qu’une écrasante majorité croit quetoutes les entreprises agroalimentaires devraient retirer les OGM des alimentspour bébés :
- 76,5 % des Québécois (72,8 % dans l’ensemble du Canada)
- 79 % des femmes au Canada (66,2 % des hommes)
- 76,8 % des francophones (71,6 % des anglophones)
- 80,6 % des personnes qui restent au foyer (principalement des mères)
- 77,7 % des personnes âgées entre 25 et 34 ans et 78,6 % de ceux et celles âgés entre 18 et 24 ans
- 77,2 % des personnes vivant dans un ménage ayant un revenu inférieur à 40 000 $.
Pour l’occasion, étaient présentes des femmes ayant les yeux bandés,tenant d’une main un bébé et de l’autre un produit pour bébés contenant desOGM. Les militants ont distribué aux clients du Provigo des exemplaires du« Guide des produits avec et sans OGM » de Greenpeace qui inclut une sectionspéciale sur l’alimentation pour bébés.
Equiterre invite la population à boycotter les produits génétiquementmodifiés. « Pour s’assurer que l’on ne consomme pas d’aliments contenant desOGM, on doit consulter le Guide de Greenpeace et acheter des alimentscertifiés biologiques », explique Frédéric Paré, coordonnateur du programmed’agriculture écologique chez Equiterre. M. Paré invite également lapopulation à demander au gérant de leur supermarché si les produits de leurpanier d’épicerie contiennent ou non des OGM. Se faisant, ils sensibiliserontles travailleurs de la chaîne alimentaire au droit de savoir ce qu’ilsmangent.
« Dans le dossier des OGM, c’est l’ensemble de la société qui perd sacapacité de choisir son alimentation tout comme les producteurs agricoles quisont à la merci des mensonges de Monsanto. La perte d’autonomie de cesderniers est sans cesse croissante tant au niveau du choix de leurs semencesque de leur capacité de produire », déclare Benoît Girouard de l’Unionpaysanne.
« L’Organisation mondiale pour la santé, la Société royale du Canada etl’Institut de santé publique du Québec ont reconnu l’existence de risques queles OGM pourraient causer à la santé des nourrissons et des jeunes enfants.C’est pour cela qu’il faut appliquer immédiatement le principe de précautionet que des chaînes telles que Loblaws devraient retirer les OGM des alimentspour bébés », de conclure Eric Darier.
(*) Le sondage Décima a été réalisé en février 2003 auprès de 2 025 Canadiennes et Canadiens. La marge d’erreur est de 2,1 %, 19 fois sur 20.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Équiterre
http://www.equiterre.qc.ca/
Greenpeace Canada
http://www.greenpeacecanada.org/
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