Les producteurs de porcs réagissent au Rapport du Vérificateur général du Québec

Publié: 3 juillet 2000

Longueuil (Québec), le 4 juil. 2000 – « La Fédération des producteurs de porcs est déjà sensibilisée au fait que certaines entreprises connaissent des dépassements quant au nombre de porcs qui leur sont alloués dans leur certificat d’autorisation émis par le ministère de l’Environnement du Québec. Cette situation a été accentuée en 1997 par l’abolition de la marge de manoeuvre permettant aux producteurs de posséder jusqu’à 25 unités animales de plus que celles autorisées. La régie d’un troupeau exige un minimum de flexibilité réglementaire. » C’est ainsi que M. Clément Pouliot, président de la Fédération des producteurs de porcs du Québec, a réagi au rapport du Vérificateur général du Québec pour l’année 1999-2000.

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Selon M. Pouliot, le concept d’émission des certificats d’autorisation sur la base des unités animales n’a pas été adapté aux nouvelles réalités de la production qui a beaucoup évolué au fil des ans.


Selon M. Pouliot, le concept d’émission des certificats d’autorisation sur la base des unités animales n’a pas été adapté aux nouvelles réalités de la production qui a beaucoup évolué au fil des ans. « La notion d’unité animale sur le seul plan environnemental, tel que définie par le gouvernement dans les années 1970, a bien changé. Il est évident qu’en l’an 2000, une unité animale génère beaucoup moins de rejets fertilisants qu’il y a 20 ans, soit environ 30 % de moins d’azote et 40 % de moins de phosphore », de déclarer M. Pouliot. Il a ajouté que la diminution des matières fertilisantes était d’autant plus accrue par l’utilisation grandissante d’enzymes dans l’alimentation des porcs. « En ajoutant de la phytase à la moulée, les animaux absorbent mieux le phosphore et en rejettent moins dans l’environnement. Les techniques de fertilisation se sont aussi beaucoup améliorées. »

D’ailleurs, le ministère de l’Environnement est en réflexion sur le concept des unités animales et examine, avec ses partenaires, la reconnaissance des nouvelles pratiques agroenvironnementales des producteurs pour régir le nombre de porcs alloués et, éventuellement, ajuster la réglementation sur la base d’une production plus performante. « Pour l’heure, la réglementation n’est pas ajustée en ce sens », de mentionner M. Pouliot.

Dans un autre ordre d’idée, le premier dirigeant de la Fédération a ajouté qu’en assemblée générale annuelle au début juin, les producteurs ont demandé de réfléchir à la mise en place d’un mécanisme de gestion du développement de la production. « Nous allons en effet amorcer une réflexion sur des outils qui nous permettront de faire un meilleur suivi au quotidien du développement de la production en nous fournissant des données additionnelles sur les entreprises. Nos membres sont sensibles à la manière dont la production doit se développer au Québec. Depuis 10 ans, il y a eu une grande prise de conscience, notamment au chapitre de l’environnement. Nous souhaitons un modèle de développement qui convienne à la fois aux producteurs, à la société québécoise et aux consommateurs ».

Le président de la Fédération a terminé en déplorant que l’expression « porcs au noir » soit sortie dans les médias, ce qui fausse grandement les faits. « Aucun porc n’est produit au noir au Québec. Tous les porcs québécois sont transigés officiellement par notre système centralisé de mise en marché. Chaque porc abattu est déclaré et enregistré dans les revenus du producteur », de conclure M. Clément Pouliot.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Le Porc du Québec

http://www.leporcduquebec.qc.ca/

Ministère de l’Environnement du Québec

http://www.menv.gouv.qc.ca