« J’peux pas changer, j’suis fait comme ça »

Publié: 3 décembre 2010

Publié dans Le Bulletin des agriculteurs de septembre 2010

Les habitudes sont comme des chemins tracés dans notre cerveau que nous empruntons par automatisme.
par Pierrette Desrosiers, M.Ps, psychologue du travail, conférencière, coach d’affaires

Combien de fois avez-vous prononcé cette phrase ? À l’inverse, lorsque vous regardez les comportements nuisibles d’autrui, vous vous dites : « il n’a qu’à changer », n’est-ce pas ? Au départ, il y a des choses que l’on peut changer et d’autres pas. Toutefois, beaucoup de pensées, d’habitudes et de comportements peuvent être modifiés. Vous avez sans doute entendu parler du chiffre magique de 21 jours pour changer une habitude ? Et bien, selon une étude récente, il en faudrait plutôt 66 en moyenne.

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Tout d’abord, pour changer une habitude (ex : changer son alimentation), il faut y trouver un bénéfice important (se sentir mieux, perdre du poids), ou encore réaliser les impacts négatifs de ne pas le faire (danger de crise de coeur, diabète). Ensuite, il faut accepter de faire des deuils (arrêter de manger une poutine à la cantine, cesser ou du moins diminuer la boisson).

Pour survivre, l’être humain a développé des habitudes, ce qui représente également une économie d’énergie. Toutefois, cette économie peut nuire à long terme. Nous avons tracé des sentiers dans notre cerveau qui sont devenus bien « tapés » et, par automatisme, nous utilisons ces sentiers. Ils sont ce que j’appelle nos « trails à vaches ». Plus les vaches passent dans la trail, plus celle-ci est tapée et ce n’est pas facile de les faire passer à côté. Il faut donc développer de nouvelles trails à vache et, pour cela, il faut passer souvent dedans et arrêter d’emprunter les vieilles. Chaque nouvelle habitude est faite de comportements répétés maintes fois. Vos habiletés, vos connaissances, vos façons de faire sont en quelque sorte des petits sentiers qui se sont développés et qui sont devenus des autoroutes. Vous les prenez sans même vous en rendre compte.

Bien que le chiffre moyen de 66 jours pour changer une habitude soit ressorti de cette étude, il faut comprendre que certains comportements sont beaucoup plus longs à développer que d’autres. Par exemple, prendre l’habitude de manger un fruit à la collation demande moins de temps que d’inclure 45 minutes d’exercices à son horaire tous les jours. Changer prend entre 18 et 254 jours, selon l’étude. Il ne faut donc pas se décourager.

Il semblerait aussi que :

  • Le fait de manquer une seule journée ne réduit pas à long terme les chances de développer une habitude (de quoi rassurer les perfectionnistes).
  • Ce sont les répétitions dans les débuts qui donnent le plus de résultats pour développer un automatisme.
  • Il semble qu’il y ait certaines personnes qui résistent davantage aux nouvelles habitudes.

Pour changer donc, il n’y a pas de méthode miracle, pas de raccourci, cela nécessite :

  • Un bon niveau de conscience : pourquoi est-ce que je veux changer ?
  • De la pratique : faut se battre de nouvelles trails à vache !
  • De la patience : Rome ne s’est pas bâti en un jour.
  • Du réalisme : n’essayez pas de changer dix choses en même temps. Prenez un changement à la fois.

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