Bas-du-Fleuve: Une situation qui pourrait frôler la catastrophe

Publié: 27 juillet 2018

Bas-du-Fleuve: Une situation qui pourrait frôler la catastrophe

La situation est plus que difficile pour les producteurs dans l’est de la province mais la pluie des derniers jours pourrait soulager la sécheresse qui sévit depuis le printemps.

À la Ferme Pocatoise, qui produit du lait et des fourrages bio à La Pocatière, la pluie de la dernière semaine est la première véritable ondée depuis avril. La première coupe de foin a été de moitié inférieure à ce que les deux frères Pelletier récoltent d’habitude. Et à la mi-juillet, ils ont dû se résoudre à faire leur 2e coupe puisque le fourrage brûlait sur place dans les champs. La maigre récolte équivaut à peine au quart de ce qu’ils obtiennent dans une année normale.

Un champ de fétuque après la 2e coupe et un peu de pluie.

Là où le bat blesse, c’est qu’il s’agit de la 2e sécheresse estivale de suite dans la région. « Habituellement, on roule sur un cycle de quatre ans : une année humide, deux années normales et une plus sèche mais c’est la 2e année consécutive avec des conditions très sèches », explique Pascal qui ajoute que son père n’a pas vu pire situation depuis le début des années 80.

Toutes les récoltes sont affectées. Le blé est court, tout comme les épis, et les plants sont clairsemés. Le maïs qui atteint six ou sept à cette date atteint à peine l’épaule de Charles-Étienne Pelletier. La pluie tombée dernièrement a cependant sauvé la culture dont les feuilles étaient entièrement roulées. Preuve de la résilience du cultivar, les croix pointent malgré tout.

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Les frères Pelletier ont de la difficulté à imaginer comment ils pourront obtenir suffisamment de leurs prairies pour subvenir aux besoins de leur troupeau d’ici l’année prochaine. Déjà, leurs vaches sont nourries à l’ensilage et au foin de cette année puisque les maigres réserves de l’année dernière ont tout juste suffit pour se rendre au printemps. Une dérogation avait d’ailleurs été nécessaire en 2017, ce qui avait permis aux producteurs bio de s’approvisionner en foin conventionnel en raison des conditions exceptionnelles. Bien qu’ils aient prévu le coup et déjà acheté du foin bio, ils espèrent de nouveau une dérogation cette année pour arriver à acheter selon leurs besoins sans se ruiner.

Pascal et Charles-Étienne s’estiment tout de même chanceux dans leur malchance puisque certains de leurs voisins ont à peine réussi à faire une 1re coupe alors que la 2e est fichue. Leur régie et leur choix de plantes fourragères les a aidé selon eux. Leur espoir réside maintenant dans un changement des conditions météo. « Avec de la pluie à tous les deux jours d’ici la fin août, on pourrait finir par faire une 3e coupe qui aurait de l’allure », résume Pascal Pelletier.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.