En mai dernier nous avons publié un article sur l’augmentation du prix des terres agricoles. À partir des chiffres d’un rapport de la Financière agricole, l’article faisait état d’une hausse vertigineuse de 15% entre 2022 et 2023.
Dans ce rapport, la Financière agricole indique que « Les prix peuvent d’ailleurs fluctuer au sein d’une même région selon la nature de la terre agricole vendue. »
C’est exactement la raison pour laquelle, le président de la Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec Daniel Habel, estime qu’il faut un portrait plus complet des transactions foncières.
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
« On est en demande auprès du gouvernement pour obtenir un registre des transactions foncières, explique Daniel Habel. Ce registre nous permettrait d’avoir un regard beaucoup plus précis sur les types de transactions qui se réalisent. »
« On est à même d’imaginer qu’une statistique globale telle qu’elle nous est présentée et qui établit 15% d’augmentation du prix des terres, là-dedans, il y a des espaces que je qualifierais d’un petit peu paradisiaque » poursuit-il.
« Ce sont des petits lots boisés ou des petites parcelles de terre avec une fermette avec vue sur un lac ou sur une rivière qui donnent un caractère de villégiature et qui viennent carrément faire exploser la valeur du foncier. Alors, il nous faut des données plus précises. »
L’UPA de l’Estrie dépose un rapport auprès du gouvernement
En février de cette année, l’UPA de l’Estrie a remis un rapport au gouvernement demandant explicitement un registre des transactions foncières. On peut y lire que « Les terres agricoles ne doivent pas être considérées comme un bien immobilier ordinaire puisque notre autonomie alimentaire en dépend.
« Le territoire agricole est un bien commun à tous les Québécois, protégé par la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles (LPTAA). Cette loi a pour mission première de servir l’intérêt public (l’autonomie alimentaire) et pour cela, elle doit parfois porter atteinte aux intérêts privés.
« Sa portée pourrait être élargie aux transactions envers les personnes qui n’ont pas l’intention de tirer un revenu de l’agriculture. Il est nécessaire de se doter d’un registre public des transactions foncières en zone agricole afin de mieux suivre l’évolution de la propriété des terres agricoles. »
Le rapport va même plus loin : « Le gouvernement devrait avoir la possibilité d’intervenir dans les transactions lorsque les acheteurs n’ont pas l’intention d’exploiter la terre ou le boisé. » Un dossier à suivre!
Lire aussi:
Accélération de l’augmentation de la valeur des terres agricoles
La valeur des terres vendues au Québec a augmenté de 15% en un an