Francfort (Allemagne), 13 novembre 2003 – BASF a fait savoir qu’il accuserait une baisse de son bénéfice opérationnel avant impôt cette année, confirmant la passe difficile que traverse le secteur européen de la chimie.
Le groupe allemand, numéro un mondial de la chimie par son chiffre d’affaires, prévoit aussi une baisse de ses bénéfices au quatrième trimestre mais fait état de meilleures perspectives pour la suite.
Le troisième trimestre s’est soldé par un recul de 32% du bénéfice opérationnel avant éléments exceptionnels, à 403 millions d’euros, inférieur aux 440 millions qu’attendaient en moyenne 22 analystes interrogés par Reuters.
L’euro fort a limité à 2,1% la croissance du chiffre d’affaires, à 7,74 milliards d’euros.
BASF avait reconnu précédemment qu’il lui faudrait surmonter des risques considérables pour égaler ses résultats de 2002.
Ses résultats ne constituent pas une surprise après ceux, également décevants, publiés ces dernières semaines par Bayer, Degussa, Rhodia et Clariant.
Changement de ton
Dans ses déclarations, Jürgen Hambrecht, le président du directoire de BASF a laissé entrevoir de meilleures perspectives pour le groupe, et plusieurs analystes ont de fait noté un changement de ton dans le communiqué de résultats.
« Les derniers chiffres pour nos activités conservées nous laissent penser que le pire est maintenant derrière nous », a déclaré Jürgen Hambrecht dans le communiqué.
« Cependant, il n’y a pas encore eu de véritable retournement. 2003 reste une année difficile », a-t-il ajouté.
Pour le quatrième trimestre, Hambrecht a dit ensuite lors d’une conférence de presse qu’il s’attendait à de meilleurs résultats qu’au troisième.
« Notre activité a été meilleure en octobre qu’en septembre, ce qui semble indiquer que nous touchons le fond », a-t-il déclaré avant d’ajouter toutefois que le secteur de la chimie restait handicapé par des capacités excédentaires.
Oliver Günter, analyste de Bankgesellschaft Berlin, juge que le point bas du cycle vient juste d’être touché dans la chimie.
« Le changement de tendance que signale BASF est important – les volumes ont été bons et le groupe entrevoit pour la première fois des signes de reprise », dit-il.
BASF, l’un des rares groupes chimiques à produire aussi du pétrole, a profité de la montée des cours du brut. Avec un bénéfice de 271 millions d’euros, la division de pétrole et de gaz a apporté la troisième plus importante contribution aux résultats du groupe.
Mais les autres activités ont pâti du renchérissement des prix de l’énergie. Le pôle de chimie a vu ses résultats divisés par deux à 101 millions d’euros, affectés aussi par des coûts de lancement pour de nouvelles installations en Asie, et le bénéfice de la division plastiques a baissé de plus de 60%.
La division de produits agricoles et de nutrition a réduit sa perte à 97 millions d’euros, contre 152 millions un an plus tôt, grâce notamment à une hausse de ses ventes en Amérique du Sud.
BASF a souligné que ses différentes activités avaient généré plus de cash au cours des neuf premiers mois de l’exercice – 3,55 milliards d’euros au total – que sur l’ensemble de 2002.
Le groupe a par ailleurs consacré 400 millions d’euros à des rachats d’actions et devrait poursuivre dans cette voie en 2004, selon Jürgen Hambrecht. « Très probablement nous continuerons l’année prochaine », a-t-il déclaré à la chaîne financière CNBC.
BASF avait racheté pour 500 millions d’euros d’actions en 2002 et son programme pour 2003 porte sur un montant équivalent.
Le groupe génère du cash grâce à sa politique de Verbund – intégration – qui voit le produit d’une division servir de matière première à une autre.
Selon des analystes, le groupe pourrait se retrouver avec une montagne de cash de plus d’un milliard d’euros au cours des deux prochaines années après avoir versé ses dividendes et racheté ses actions. Or il exclut de procéder à des acquisitions majeures.
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Source : Reuters
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
BASF
http://www.basf.com/