Colloque sur l’agriculture en milieu périurbain : miser davantage sur le potentiel de la zone agricole

Publié: 18 mars 2002

Laval (Québec), 14 mars 2002 – « On passe complètement à côté d’un potentiel de développement socio-économique énorme qui figure parmi les plus structurants et les plus prometteurs si on se limite à voir la zone agricole comme une réserve de terres en vue d’un éventuel développement urbain. La zone agricole c’est plus que ça : c’est un espace habité, humain et, de ce fait, utile et
productif à plusieurs égards, et qui contribue significativement à la qualité

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de vie de l’ensemble des citoyens. »

Tel est le message que le président de l’Union des producteurs agricoles
(UPA), M. Laurent Pellerin, a livré au colloque sur l’agriculture
en milieu périurbain, organisé par le ministère de l’Agriculture, des
Pêcheries et de l’Alimentation, la Communauté métropolitaine de Montréal et
l’UPA, de concert avec le ministère des Affaires municipales et de la
Métropole. Sous le thème « L’agriculture, un important levier de développement
métropolitain », l’événement réunit les principaux intervenants du monde

agricole et municipal de la grande région de Montréal.

D’entrée de jeu, le président de l’UPA a rappelé que le territoire de la
CMM compte quelque 2 000 entreprises agricoles qui emploient 10 000 personnes
et qui génèrent des revenus annuels de l’ordre de 322 millions de dollars,
soit plus du triple d’il y a 20 ans. L’activité agricole, a-t-il également
indiqué, exerce d’importants effets d’entraînement puisqu’elle est à l’origine
de 30 000 emplois dans le secteur secondaire et de 100 000 autres dans le
secteur tertiaire, faisant de l’agroalimentaire le premier secteur d’emploi de
la CMM.

M. Pellerin a en outre insisté sur le fait que les particularités de la
CMM, l’importance de son bassin de population, la qualité des sols qu’on y

trouve, la variété des productions agricoles qui s’y rencontrent et la
diversité d’une industrie agroalimentaire déjà bien implantée et dynamique
sont autant d’éléments qui permettent d’envisager le développement futur de
l’agriculture avec beaucoup d’optimisme.

Le président de l’UPA a par ailleurs pris prétexte des données du dernier
recensement, qui font état d’un boom démographique dans la région
métropolitaine, pour dénoncer les incessantes pressions que l’urbanisation
exerce sur le territoire agricole. De fait, il y a près de 25 ans, à l’entrée
en vigueur de la « Loi sur la protection du territoire agricole », la zone
agricole représentait 64 % de la superficie totale de la CMM. Ce n’est plus

que 57 % aujourd’hui, malgré les mesures de protection prévues dans la loi et
malgré qu’il s’y trouve, encore aujourd’hui, quelque 400 km2 de terrains
vacants disponibles à l’urbanisation.

« La planification et l’aménagement de la zone agricole sont déterminants
pour le maintien et le développement de l’agriculture en zone périurbaine de
Montréal, a insisté M. Pellerin. Ignorer cela, c’est s’exposer au risque d’une
déstructuration de la trame agricole et des multiples fonctions qui la
caractérisent : occupation du territoire, façonnement du paysage, vocation
récréotouristique, identité culturelle, etc. »

Pour l’UPA, il faut également considérer la zone agricole comme un
complément de la zone urbaine. Il est reconnu, par exemple, que la maîtrise de
l’expansion urbaine peut être facilitée par le développement de l’agriculture
en périphérie. Utiliser le plein potentiel de la zone agricole contribue en
outre à garantir la multifonctionnalité du territoire, essentielle à un
développement équilibré et durable. Qui plus est, la zone agricole périurbaine
procure aux citadins un cadre champêtre de proximité qui participe à leur
qualité de vie.

Dans ces conditions, l’UPA juge qu’il est absolument indispensable de
mettre sur pied, au sein de la CMM, un organisme qui aurait pour mandat
d’élaborer, avec les partenaires du milieu, une planification stratégique pour

le développement des activités agricoles et agroalimentaires, de les soutenir
et d’en faire la promotion. Cela se justifie pleinement étant donné
l’importance du secteur agricole et agroalimentaire, tant d’un point de vue
spatial que socio-économique, et compte tenu aussi des enjeux particuliers qui
s’y rattachent.

« En plus de rendre effectifs certains engagements du gouvernement en
matière de protection et de développement du territoire agricole concernant la
communauté métropolitaine, cela permettrait, a conclu M. Pellerin, à
l’ensemble des acteurs municipaux et agricoles de même qu’aux partenaires de

l’industrie agroalimentaire de se donner une vision commune et de faire de
l’agriculture un véritable levier de développement métropolitain ».

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Agriculture Canada

http://Aceis.AGR.CA/

Ministère des Affaires municipales et de la Métropole

http://www.mam.gouv.qc.ca/

Union des producteurs agricoles (UPA)

http://www.upa.qc.ca/