La Financière agricole remet son bilan dans un contexte difficile

Les produits du porc ont été affectés par la diminution des achats par la Chine et le Japon

Publié: 27 octobre 2023

Champs près de la rivière Ouelle à Kamouraska.

La dernière année financière n’a pas été de tout repos, un portrait qui se reflète dans le rapport de la Financière agricole. Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer la saison en cours, son dernier bilan 2022-2023, terminé au 31 mars, trace les grandes lignes de ce qui a marqué le secteur agricole à travers ses différents programmes.

« La reprise de la croissance de l’activité économique s’est poursuivie en 2022 à la suite de la chute engendrée par la pandémie. Toutefois, celle-ci fut accompagnée de tensions inflationnistes majeures provenant des pressions dans les chaînes d’approvisionnement internationales et de la hausse des prix des produits de base exacerbée par la guerre en Ukraine », peut-on lire dans le rapport. L’inflation a atteint 6,7% au Québec en 2022, son niveau le plus élevé depuis 1991.

Le recul du dollar canadien a favorisé les exportations qui se sont élevées de 11% à 11,4 G$. L’exception notable concerne les produits du porc qui ont été affectés par la diminution des achats de produits agricoles et agroalimentaires par la Chine (-35%) et le Japon (-10%).

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L’ensemble du secteur agricole affiche pour 2022 des revenus monétaires en hausse de près de 14% à 1,6 G$. Cette dernière est attribuée principalement à une récolte record de sirop d’érable ainsi qu’à la
hausse des prix des productions végétales et de celles sous gestion de l’offre.

En 2022-2023, les garanties de prêts atteignaient 6,71 G$, soit 6,34 % de plus qu’en 2021-2022. Pour ce même exercice, les garanties de prêts agricoles et forestiers autorisées représentent 1,49 G$.

« Notre organisation a su démontrer son engagement auprès du secteur agricole au travers des aléas météo et du contexte économique incertain. Notre accompagnement et l’adaptation de nos programmes sont au cœur de nos priorités, et ce, afin de répondre aux besoins des producteurs qui sont en constante évolution », a déclaré Ernest Desrosiers, président-directeur général de La Financière agricole du Québec dont le mandat a été renouvelé dans la dernière année.

L’institution indique que 2446 projets ont été jugés admissibles à une financière d’urgence dans le cadre du Programme Investissement Croissance Durable pour un total de 123,2 M$. Le volet Jeunes entrepreneurs comprend 311 projets d’une valeur de près de 7M$.

Les prêts sont accordés en majorité aux producteurs de lait et de grandes cultures. Ils cumulent 857 M$ des 1,5 G$ en prêts à la Financière. La relève a aussi bénéficié d’une aide financière. Dans ce cas, 570 subventions ont été versées pour une somme de 13,1 M$.

Plus de 529 M$ ont été versés aux producteurs dans le cadre des programmes d’assurance et de protection du revenu. Un autre montant 694 000 $ a été remis en 2022-23 après la mise en place du programme Protection contre la hausse des taux d’intérêt à la suite de l’augmentation du taux directeur par la Banque du Canada.

Voici les différents programmes de la Financière agricole et le détails du nombre d’assurés-participants et les sommes versées.

Assurance récolte (ASREC) (2022)

  • 11 672  assurés.
  • Indemnités de 61 M$, dont 30 M$ aux entreprises produisant des céréales, du maïs-grain et des protéagineuses.

Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA)

  • 6427  assurés.
  • Compensations de 287 M$, principalement aux entreprises porcines (59%) et veau d’embouche (33%).

Agri-stabilité (2021)

  • 13 218 participants.
  • Paiements de 31 M$.

Agri-Québec Plus (2021)

  • 10 485 participants.
  • Paiements de 6,1 M$.

Agri-investissement (2021)

  • 17 372 participants.
  • Contributions gouvernementales de 36 M$.

Agri-Québec (2021)

  • 14 450 participants.
  • Contributions gouvernementales de 108 M$.

Il est également mentionné dans le rapport que la Financière « entame une transformation organisationnelle et numérique qui devra se réaliser en cohérence avec les orientations gouvernementales et s’appuyer sur des modèles d’affaires réinventés ».

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.