En plus de la compétition pour l’eau et les éléments nutritifs, la relation entre le maïs et les mauvaises herbes en début de saison se transpose du côté génétique. Les mauvaises herbes deviennent plus grandes que leur taille normale, tandis que les plants de maïs croissent moins. L’expression des gènes responsables de la sensibilité à la lumière, de la production de chlorophylle et de la capacité de transformer les éléments nutritifs en énergie utilisable par les plantes est réduite avant même la période critique de stress par les adventices.
Ces conséquences génétiques sont irréversibles et peuvent avoir un impact plus tard en saison, surtout en conditions de sécheresse ou autre stress. Sharon Clay, professeure à l’Université de l’État du Dakota Sud, a utilisé les marqueurs moléculaires pour comprendre le phénomène. « En détruisant les mauvaises herbes, on pensait que l’activité génétique de la culture rattraperait le temps perdu. Or, il n’en est rien », constate la spécialiste. Le même phénomène a été observé par Clarence Swanton, professeur à l’Université de Guelph. La réponse du maïs à la compétition (élongation de la tige, dominance apicale et surface foliaire variable) se développe avant que la réelle compétition ne s’installe. Le taux de croissance et le potentiel de rendement sont affectés pour le reste de la saison.
Mark Lawson, représentant des services agronomiques de Syngenta en Indiana, aux États-Unis, a validé le concept de Swanton et de Clay en utilisant du tapis gazon. Celui-ci imite la présence de mauvaises herbes, sans toutefois affecter la disponibilité de l’eau et des éléments nutritifs à la culture. Cette démonstration illustre l’importance de maintenir les champs exempts de mauvaises herbes tôt en saison. Les traitements en post-levée n’ont pas réussi à améliorer le rendement de la culture. Le retard de croissance s’est répercuté jusqu’à la récolte.
Source : Corn and Soybean Digest
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