La moitié de la main-d’œuvre agricole est temporaire

Le nombre des travailleurs étrangers temporaires est en hausse constante

Publié: 23 avril 2024

La moitié de la main-d’œuvre agricole est temporaire

La main-d’œuvre agricole est depuis longtemps un sujet d’actualité dans le secteur, mais la pandémie a exacerbé les problèmes déjà existants. Un portrait dressé par Statistique Canada met en relief les caractéristiques principales des travailleurs en 2022.

Les travailleurs agricoles étaient au nombre de 278 493 en 2022 et la moitié d’entre eux travaillait sur une base saisonnière, principalement durant la période de croissance de mai à novembre. Le nombre de travailleurs à temps plein avait augmenté de 2,3% sur un an, mais les travailleurs à temps partiel et saisonniers avaient diminué respectivement de 1,5% et 0,1%.

Le secteur horticole (fruits et légumes y compris) embauche près de la moitié des travailleurs agricoles, bien que le secteur ne représente que 15% des recettes monétaire. Les exploitations de cultures en serre viennent au premier rang, suivi des productions de légumes et de melons et ensuite des productions de fruits et de noix.

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Le Québec et l’Ontario engagent plus de la moitié de la main-d’œuvre avec 53%, ce qui représente 150 000 travailleurs. L’Ontario est le principal employeur en raison de l’importance de son secteur serricole, mais aussi en pépinière.

Le nombre d’employés par province en 2022. Source: Statistique Canada

Les travailleurs étrangers temporaires (TET) demeurent essentiels dans le secteur agricole. Leur nombre a augmenté depuis trois ans, malgré les difficultés à les recruter avec la pandémie. Ils étaient 64 660 en 2022, en hausse de 6% par rapport à 2021, soit près d’un employé sur quatre dans le secteur agricole. Ils proviennent principalement du Mexique (44%), du Guatemala (25%) et de la Jamaïque (13%).

La hausse du recours aux TET reflète la grave pénurie de main-d’œuvre avec 14 611 postes vacants en 2022.

Le Conseil du patronat et des entreprises de la Beauce a lancé un cri du cœur dernièrement. Ils demandent à Ottawa de faire marche arrière sur la nouvelle exigence de visa pour les travailleurs étrangers mexicains, d’augmenter les seuils d’immigration et de faire preuve de souplesse pour la francisation. La lourdeur du processus retarderait l’arrivée d’une main-d’œuvre essentielle pour plusieurs employeurs, alors que le début de la saison est à nos portes. Selon Radio-Canada, duBreton perdrait 1 million de dollars par mois par manque de travailleurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.