Paris (France), 30 juillet 2001 – Elle demeure modeste, mais se développe: la production française de lait biologique a atteint l’an dernier 121 millions de litres (dont 117 millions de litres de lait de vache), soit 0,5% de la production totale. Ce qui reste encore largement insuffisant par rapport à la demande de consommateurs de plus en plus adeptes du « bio », selon l’enquête annuelle d’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture et de la Pêche.
La collecte de lait bio a plus que doublé en deux ans: elle n’était que de 55 millions de litres en 1998. Elle est destinée aujourd’hui surtout à la fabrication de laits liquides conditionnés, dont 65 millions de litres ont été produits en 2000 (soit 2% de l’ensemble des laits conditionnés), contre 51 millions l’année précédente et seulement 29 millions en 1998.
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La production, à partir de ces laits bio, de produits frais ou de beurre est en progression exponentielle, mais beaucoup plus limitée au rayon des fromages (O,2% du total).
Le Grand Ouest est le premier pôle de production du lait bio (19% du lait de vache est produit en Bretagne, 17% en Pays de Loire et 14% en Basse Normandie). Quant aux trois millions de litres de lait bio de brebis, ils viennent d’Aveyron et de Lozère.
La région de France la plus spécialisée dans la filière biologique est la Franche-Comté: le lait bio y représente 1,4% des livraisons à l’industrie contre 0,5% en moyenne nationale.
Reste que cela n’est pas suffisant pour répondre à la demande de consommateurs de plus en plus adeptes du bio, crises de la « vache folle » et autres peurs agricoles obligent…
La France a donc dû importer 23 millions de litres de lait bio en 1999, selon l’Office national interprofessionnel du lait et des produits laitiers (Onilait), soit près du quart de la production française.
Pourtant, le lait bio est plus rentable pour les éleveurs que le lait classique (45 centimes de plus-value au litre en 1999, toujours selon Onilait). Mais les structures de production biologique françaises ne suivent pas, pour le lait comme pour le reste: en ce domaine, la France n’est qu’en cinquième position parmi les Quinze, derrière l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne, avec l’année dernière 7000 exploitations bio en activité enregistrées, et plus de 1900 autres en phase de conversion, ce qui prend en général plusieurs années.
Ces produits laitiers bio détiennent la certification « issu de l’agriculture biologique », délivré par l’un des organismes agrées, en vertu du cahier des charges européen en la matière. Ce dernier, entré en application en août 2000, est complété par des dispositions plus strictes en France.
Source : AP