Montréal (Québec), 4 juin 2008 – La Journée nationale de la faim, le 5 juin 2008, nous rappelle que la faim demeure un problème persistant au Québec et au Canada. D’une mesure temporaire pour aider les gens qui ont faim,aujourd’hui, les banques et les organismes de soutien alimentaires fournissentde la nourriture à plus de 275 000 Québécois – dont plus de 100 000 enfants -qui ne mangent pas à leur faim tous les mois.
Le visage actuel de la faim pourrait vous surprendre !
« Une grande partie de la population du Québec connaît probablement unepersonne qui a recours à une banque alimentaire tout en ignorant qu’elle abesoin d’aide » de dire Richard Décarie, président directeur général del’Association québécoise des banques alimentaires et des Moissons. Les gensqui visitent les banques alimentaires sont des personnes âgées, des gens ayantdes handicaps, des familles avec enfants, même des adultes ayant un emploi àplein temps mais dont le revenu ne leur permet pas de joindre les deux bouts :ils sont les travailleurs à revenus précaires. En effet, au Québec, près de20 % des personnes en situation de vulnérabilité et recevant le soutien desbanques alimentaires, travaillent ou reçoivent de l’assurance-emploi, alorsque près de 40 % de ces personnes sont des enfants.
La Journée nationale contre la faim attire notre attention sur ceproblème qui atteint désormais un niveau inacceptable, et « offre uneexcellente occasion de mieux comprendre pourquoi les banques et organismes desoutien alimentaires existent toujours de nos jours », de dire M. Décarie.
Les récentes prévisions économiques annoncent qu’une augmentation desprix des aliments est à prévoir notamment en raison de la hausse du prix ducarburant, du pétrole et des fertilisants, des piètres rendements des culturesdans certaines régions du monde, du détournement de cultures alimentaires versla production de bioéthanol, de la stabilisation du dollar canadien parrapport au dollar américain, ainsi que de la demande accrue d’alimentsprovenant des économies mondiales dont l’expansion est exponentielle, parexemple la Chine et l’Inde.
« Nous sommes profondément inquiets pour les Québécois qui arrivent déjàdifficilement à nourrir adéquatement leur famille. Puisque près de 70 % desrevenus des banques alimentaires proviennent de dons, nous sommes égalementinquiets au sujet de la capacité des banques et organismes de soutienalimentaires à subvenir aux besoins actuels des personnes en situation devulnérabilité » de préciser M. Décarie. Le prix de certains produits depremière nécessité – comme la farine et le riz – a déjà augmentéconsidérablement. Selon certains analystes économiques, le prix des alimentsen général pourrait augmenter d’environ 3,5 % en 2008-2009.
Les familles qui ont déjà de la difficulté à mettre de sains aliments surleur table, sentiront une pression accrue avec une éventuelle hausse du prixde ceux-ci. Il en va de même pour les dons des producteurs, transformateurs etdétaillants de produits alimentaires qui représentent une importante sourced’approvisionnement.
Les banques alimentaires ont déjà remarqué l’effet important des prixélevés du carburant sur leurs coûts d’exploitation. L’Association québécoisedes banques alimentaires et des Moissons prévoit un impact encore plus grandsur la capacité de ses membres à desservir les communautés rurales etéloignées. Par exemple, les banques et organismes de soutien alimentairesdoivent en partie recourir à l’achat de denrées pour distribuer une variétésaine et équilibrée d’aliments. Le prix plus élevé pour le carburant peutégalement signifier qu’il y aura encore moins d’argent disponible pour l’achatde ces derniers.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Moisson Montréal
http://www.moissonmontreal.org
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