Québec (Québec), 29 novembre 2005 – « Nous disons non à l’autoroute 30 en zone agricole. Non à l’étalement urbain sur nos belles terres. Nous refusons de voir nos terres cultivables transformées en autoroutes, en centres commerciaux, en développements résidentiels, en terrains de golf. Nous refusons également de voir les communautés rurales s’effriter et perdre leur dynamisme parce qu’on leur enlève une source économique vitale, l’agriculture. Et nous ne souhaitons pas mettre en péril la sécurité alimentaire du Québec et des régions. »
C’est en ces termes que M. Laurent Pellerin, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), s’est exprimé ce matin en point de presse, au terme d’un périple mené par un groupe d’agriculteurs partis mardi dernier de Saint-Constant, sur la Rive-Sud de Montréal, pour se rendre jusque dans la Capitale nationale.
C’est devant le Parlement de Québec que la Croisade contre le gaspillage des terres agricoles s’est terminée ce matin, après un parcours de 350 kilomètres en tracteur. Ils étaient près de deux cents agriculteurs et agricultrices réunis pour tenter, encore une fois, de faire entendre raison au gouvernement et de le dissuader d’aller de l’avant avec son projet insensé de prolongation de l’autoroute 30 sur les terres agricoles.
Mais plus encore, c’est l’ensemble de la zone agricole qui les préoccupe. C’est pourquoi l’UPA presse Québec d’agir de façon responsable et de prendre les mesures nécessaires pour assurer la préservation de la base territoriale pour la pratique de l’agriculture et d’envoyer le message clair qu’il n’y a aucune place pour le développement incohérent en zone agricole.
Si le prolongement de l’autoroute 30 en zone agricole n’est pas le seul cas problématique au Québec, c’est certainement l’un des plus symboliques et des plus urgents à régler. Le monde agricole en a donc fait une cause de choix, tout en ayant ciblé également le prolongement de l’autoroute 25 comme une autre cause critique.
« Le tracé que s’entête à défendre Québec sacrifiera plus de 615 hectares d’excellents sols cultivables. Il s’agit d’un véritable non-sens, surtout lorsque l’on sait qu’il n’y aurait aucun impact en zone agricole si on privilégiait le tracé nord sur l’emprise de la route 132, comme prévu à l’origine, une alternative qui coûterait d’ailleurs moins cher aux contribuables », de déclarer le président de l’UPA; il rappelle du même souffle que le monde agricole a déjà beaucoup donné par le passé pour les autres tronçons de la 30, soit plus de 1 000 hectares à ce jour.
Ce dézonage de bonnes terres agricoles au Québec, parmi les meilleurs sols de la province, inquiète l’organisation agricole qui, selon elle, commande une vigilance à tout instant, un appui indéfectible de la population et une ouverture de la part des gouvernements, sans quoi, il en va de notre sécurité alimentaire de même que de la vitalité de nos campagnes et de nos communautés rurales.
Soulignons en terminant que le président de l’UPA a profité de l’occasion pour présenter un manifeste signé par un très grand nombre de partenaires de la Coalition pour la protection du territoire agricole, plaidant en faveur de la sauvegarde des terres cultivables.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Union des producteurs agricoles (UPA)
http://www.upa.qc.ca/
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