Longueuil (Québec), 15 avril 2004 – Dans les prochains jours, les producteurs de grains du Québec offriront aux députés fédéraux du Québec les semences nécessaires pour la période des semailles qui approche à grand pas. Des sacs remplis de grains prêts à semer leur seront distribués àleur bureau de circonscription. « On veut, de cette façon, fournir des grains ànos députés afin qu’ils puissent les semer, les cultiver, les récolter et lesmettre en marché, déclare M. Denis Couture, président de la Fédération desproducteurs de cultures commerciales du Québec (FPCCQ). Ainsi, ils serontpleinement en mesure de constater, au moment de vendre leur récolte, à quelpoint les subventions versées aux producteurs américains et européens causentd’importants préjudices aux producteurs de grains québécois et canadiens. »
Les sacs distribués parlent d’eux-mêmes car il y est clairement décritque le soutien aux producteurs de grains canadiens s’élèvent à environ 25 $par hectares (ha), soit dix fois moins que leurs semblables américains eteuropéens qui reçoivent 300 $/ha et 275 $/ha respectivement. En se référant auconcept de commerce équitable, les producteurs de grains du Québec veulentsouligner que ce principe s’applique aussi à eux quand on constate lepréjudice commercial qu’ils subissent. D’ailleurs, les Producteurs de grainsdu Canada (PGC) ont estimé à 1,3 milliards $ par année les fonds nécessairesde la part du Gouvernement du Canada pour compenser les producteurs de cepréjudice. C’est ce niveau d’intervention que revendiquent d’ailleursplusieurs producteurs de grains de partout au Canada qui se mobilisentaujourd’hui pour transmettre le même message à leurs députés fédéraux.
Le gouvernement du Canada semble croire qu’il peut influencer le coursdes choses au regard du commerce international en montrant un certain« exemple » de désengagement de l’Etat. Or, c’est sans résultat car les Etats-Unis et l’Europe subventionnent toujours à tour de bras, à un point tel qu’ilsfaussent très durement le marché mondial des grains.
Par ailleurs, le Cadre stratégique agricole (CSA), la nouvelle politiqueagricole imposée par le gouvernement du Canada et ratifiée par le gouvernementdu Québec, ne règlera en rien les difficultés des producteurs de grains. PourM. Couture, il n’y a qu’une solution à la crise : « Adapter le Programmecanadien de stabilisation des revenus agricoles (PCSRA) pour offrir un soutiencompétitif aux producteurs canadiens ». Le supplément d’information joint à cecommuniqué donne tous les détails à cet égard.
L’UPA appuie la démarche entreprise par la FPCCQ et reconnaît le rôleessentiel des grandes cultures dans l’agriculture québécoise. D’ailleurs, M.Laurent Pellerin, président général de l’UPA, rappelle que « le soutien dugouvernement fédéral à l’agriculture est passé de 6,1 milliards de dollars en1991-1992 à 2,6 milliards 10 ans plus tard, alors que les Etats-Unis etl’Union européenne ne cessent de gonfler le leur. En se désengageant de lasorte, Ottawa place dans une situation précaire, non seulement les producteursde grains, mais un très grand nombre de producteurs et productrices de tousles secteurs de production. »
La FPCCQ regroupe onze syndicats affiliés répartis dans toutes lesrégions du Québec. Elle compte près de 11 000 membres qui cultivent etcommercialisent plus de 900 000 hectares, principalement d’avoine, de blé, decanola, de mais, d’orge et de soya. La FPCCQ est une fédération affiliée àl’Union des producteurs agricoles.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Fédération des producteurs de cultures commerciales du Québec
http://www.fpccq.qc.ca/
Union des producteurs agricoles (UPA)
http://www.upa.qc.ca/
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