Si une partie du Québec a les pieds dans l’eau, c’est tout à fait l’inverse pour la partie est et nord-ouest de la province. Des producteurs de l’Abitibi-Ouest ont d’ailleurs rédigé une lettre qu’ils ont l’intention de remettre le 17 août au ministre de l’Agriculture, André Lamontagne. Ils disent vivre une situation intenable en raison de répercussions socio-économiques sans précédent.
La lettre, signée par 75 producteurs agricoles, décrit les dommages importants causés par la sécheresse. Les cultures fourragères, céréalières et maraîchères sont affectées, autant au point de vue qualitatif que quantitatif. Dans le cas des fourrages, la sécheresse s’est combinée au gel hivernal qui a détruit des prairies. Les producteurs ont dû ressemer certaines d’entre elles en plus de voir les rotations de paissance être réduite. Plusieurs producteurs se voient obligés d’acheter du foin ou encore de vendre des animaux.
Le rendement des céréales est réduit, tout comme la quantité de paille, alors que les fruits et légumes connaissent également une perte de rendement.
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Ces difficultés s’ajoutent à celles vécues plus tôt en saison avec les feux de forêt qui ont obligé des producteurs à déménager leurs animaux afin de les protéger des feux et de la fumée.
Les inquiétudes sont donc vives quant aux coûts financiers causés par les aléas de la météo et les conséquences sur la santé des entreprises agricoles.
Un article de la Presse canadienne, paru au début du mois, témoignait d’un « déficit de précipitations important» en Abitibi-Témiscamingue. « La Financière agricole du Québec complète actuellement son analyse visant à compenser les entreprises assurées pour la protection d’assurance récolte collective foin et pâturages », disait le ministre de l’Agriculture André Lamontagne en indiquant qu’il y aurait une annonce en ce sens sous peu.
Les producteurs de la région s’attendent à un paiement anticipé du programme d’Assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), leur permettant d’acheter le foin nécessaire à l’alimentation des animaux.
La Financière agricole a confirmé le 4 août dernier certaines mesures, dont la création d’une cellule technique de suivi, une intervention auprès des institutions financières afin d’expliquer les programmes disponibles et le report de la facturation du Programme d’assurance récolte (ASREC) au mois de septembre.
Dans son dernier rapport sur l’état des cultures, la Financière constatait un déficit de pluie en Abitibi-Témiscamingue et au Bas-Saint-Laurent.
La réalité des régions éloignées
L’Union des producteurs agricoles a lancé un appel aux producteurs en surplus de foin à rendre disponible leurs quantités excédentaires par le site de Haybec.
Les Producteurs de grains du Québec ont, par ailleurs, souligné dans l’article de la Presse canadienne la difficulté supplémentaire pour les producteurs en régions éloignées à réaliser des revenus équivalents à ceux de leurs collègues des régions centrales. Selon l’organisation, le gouvernement devrait mettre en place des aides plus ciblées et mieux adaptées aux réalités régionales.