France, 24 août 2001 – Le ministre de l’Agriculture, Jean Glavany a fait savoir aux militants de la Confédération paysanne, qui sont engagés dans la destruction des cultures expérimentales génétiquement modifiées qu’il leur dénie le droit de détruire, au nom d’une cause quelconque. « Sur un sujet aussi difficile, il convient de faire appel à la raison, à la pédagogie et à l’interrogation collective plutôt qu’à l’obscurantisme. Laissez les chercheurs chercher y compris pour nous éclairer sur les dangers des OGM ». Le ministre s’est particulièrement insurgé contre la destruction dans un petit village de la Drôme d’un champ de légumineuses OGM utilisées pour le traitement de la mucoviscidose. L’opération a créé « une vive émotion dans ce petit village » où vit précisément une enfant atteinte de mucoviscidose. Jean Glavany refuse également de faire l’amalgame entre les recherches publiques « désintéressées et sérieuses menées par l’INRA » sur les OGM et celles qu’effectue l’américain Monsanto sur des maïs OGM, dans le but de « nous fourguer encore plus d’herbicides qu’elle ne le fait aujourd’hui. On n’est pas obligé de lui faciliter la vie ».
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La société Monsanto a quant à elle décidé de porter plainte contre X après l’opération destruction de ses parcelles expérimentales OGM menée dans le Gard mercredi par la Confédération paysanne. La firme agrochimique réclame également « toutes les mesures de protection autour des champs d’expérimentation ».
La Confédération paysanne projette une série d’actions de destruction des champs OGM au cours des prochaines semaines dans les 40 départements où les essais ont lieu, faute d’avoir obtenu satisfaction auprès du ministère de l’Agriculture qu’elle avait « mis en demeure de stopper avant le 12 août ces essais expérimentaux, responsables de la contamination des semences classiques de maïs ». Les dernières enquêtes effectuées par la DGCCRF fournissent la preuve de la dissémination des OGM dans l’air et de la contamination du maïs classique, affirme la Confédération paysanne.
Une position que conteste Matignon, qui, tout en reconnaissant l’importance de la contamination, souligne qu’elle est moins grave qu’en 2000 et que l’origine du problème reste indéterminée, les sources de pollution étant multiples (dans les silos, cargos, chez les obtenteurs de semences ou via une pollinisation croisée effectivement).
Source : Les Échos
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Monsanto
http://www.monsanto.com/