France, 20 juin 2002 – Sur la table des négociations de l’élargissement de l’Europe à l’est ou sur celle de l’OMC (Organisation mondiale du Commerce) à Genève, les subventions agricoles tiennent toujours lieu de point de blocage. Après trois jours de discussions et malgré l’engagement pris à Doha de réduire progressivement les aides à l’exportation, les pays réunis à Genève n’ont pas avancé sur le sujet. L’Union européenne refuse pour sa part de faire un nouvel effort tant que les autres pays n’ont pas fourni le calendrier de leurs engagements. Régulièrement en butte aux critiques, l’Europe fait valoir qu’elle a baissé ses subventions à l’exportation de 25% en 1992 à 5% de leur valeur aujourd’hui. Le négociateur européen David Roberts souhaite en outre que toutes les formes d’intervention publique soient mises sur la table avant de discuter. Une des questions qui se pose est notamment de savoir comment traiter les crédits à l’export, auxquels les États-Unis par exemple ont beaucoup recours, ou encore les formes d’aide alimentaire, qui servent à écouler des excédents dans bien des cas. Allen Johnson, le négociateur pour les États-Unis a quant à lui expliqué qu’il n’était pas contre de nouvelles disciplines mais qu’il n’était pas prêt à présenter une proposition. Il est vrai que les élections de novembre aux États-Unis freinent les meilleures volontés. Quant au groupe libéral de Cairns, qui regroupe 18 pays dont l’Argentine et l’Australie, il a réclamé la suppression pure et simple des subventions en trois ans. Tout nouveau membre de l’OMC, la Chine a défendu la même position. Les États-Unis ont favorables à un délai de 5 ans.
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Source : Les Échos