La présence de micro-plastique dans l’environnement est bien connue, notamment dans les cours d’eau, où leur présence met en danger la vie aquatique. De récentes recherches ont mis en évidence que les micro-plastiques seraient encore plus dangereux que prévu puisque leur taille, réduite à celle de microns, seraient alors encore plus invasive dans l’environnement et donc, encore plus dommageable.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO en anglais) évalue à 12,5 millions de tonnes les plastiques utilisés en agriculture dans le monde.
Des chercheurs se sont penchés sur l’état de la situation en agriculture et les risques pour les fonctions des sols et pour l’environnement naturel au sens large. De grandes quantités de macro, micro et nanoplastiques s’accumulent dans les sols et autres milieux récepteurs et par le fait même, s’infiltrent dans la chaîne alimentaire.
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Les scientifiques indiquent dans un article publié récemment dans la revue Communications Earth & Environnement qu’il faut mettre en place de manière urgente une utilisation plus durable des plastiques. Le professeur Kevin Wilkinson, du Département de chimie de l’Université de Montréal, a fait partie de ce collectif international de scientifiques
Dans une entrevue au UdeM Nouvelles, il a résumé les dangers et les moyens de réduire les plastiques. Ces derniers sont un terme génériques pour désigner un matériau comprenant un ou plusieurs polymères organiques et contenant des additifs.
Les polymères traditionnels, tels que le polyéthylène, le polypropylène et le polychlorure de vinyle – ou PVC –, sont persistants dans l’environnement. S’ils sont utilisés en agriculture, ils peuvent se fragmenter en micro- et nanoplastiques susceptibles de s’accumuler dans les sols au fil du temps. Ils seront alors absorbés par les microorganismes présents dans le sol ou être transporté dans le milieu, tels que les cours d’eau.
Le plastique est couramment utilisé pour les paillis. Ils sont alors composés de polyéthylène à basse densité, mais aussi peuvent contenir des éléments de PVC ou de copolymères éthylène-acétate de vinyle.
S’ils ne sont pas entièrement enlevés après utilisations, les résidus plastiques persistants s’accumulent dans le sol, tout comme les additifs chimiques qui peuvent s’échapper des paillis de plastique. Au fil du temps, ils peuvent avoir des effets néfastes sur la productivité et la santé des sols. Les particules de plastique sont aussi de taille suffisamment petite pour être absorbées par les plantes, tandis que des fragments de plastique plus gros peuvent se fixer à la surface des racines et être consommés.
Les solutions reposent sur une utilisation plus durable des plastiques par la récupération et la réutilisation, les plastiques biodégrables et l’élimination progressive des additifs toxiques.