Un rapport canadien met de nouveau en lumière la fragilité des sols agricoles au pays, ainsi que la difficulté à freiner leur dégradation face aux nombreuses origines du problème et des intervenants en cause. Le document présente 25 recommandations afin de freiner la dégradation de la situation.
Le Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts est à l’origine du rapport, Terrain critique : Pourquoi le sol est essentiel à la santé économique, environnementale, humaine et sociale du Canada, dévoilé le 6 juin dernier, qui souligne les difficultés auxquelles font face les sols agricoles et forestiers au Canada. Les causes sont nombreuses et regroupent les changements climatiques, les phénomènes météorologiques extrêmes, la pollution et l’urbanisation.
Les enjeux sont de taille puisqu’ils mettent en cause la sécurité alimentaire, l’environnement et le gagne-pain de millions de personnes, souligne le document. Il existe également un manque de sensibilisation au sujet de la valeur des sols et l’éducation est cruciale pour changer les perceptions entourant l’agriculture au Canada.
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Le sol, un bien national stratégique
C’est pourquoi le Comité établit comme première recommandation que le gouvernement du Canada désigne le sol comme un bien national stratégique. « Le comité croit fermement que les sols doivent constituer une priorité politique nationale pour contribuer à lutter contre les changements climatiques et à nourrir les générations futures », indique le communiqué de presse sur le dévoilement du rapport. Les sénateurs enjoignent aussi le gouvernement fédéral à prendre un rôle de chef de file afin de protéger la ressource.
Parmi les 25 recommandations, l’une d’elles consiste à financer une cartographie des sols et l’agrégation des données à l’échelle du pays, afin de regrouper les connaissances sur le sujet, dispersées en ce moment entre différents paliers de gouvernements et de groupes. Les autres mentionnent des modèles d’assurance-récolte favorisant les biens et services écologiques fournis par les producteurs et éleveurs, un marché carbone favorable envers les agriculteurs, et des crédits d’impôts pour ceux qui ont adopté des pratiques innovantes en préservation des sols.
En 2022, les exploitations agricoles primaires couvraient 62,2 millions d’hectares, soit 6,2 % de la superficie totale du Canada, et ont généré 36,3 milliards de dollars du PIB.
Le Comité sénatorial de l’agriculture et des forêts a entendu 153 témoins et a reçu plus de 60 mémoires et documents de référence provenant de chercheurs, d’agriculteurs, d’organisations environnementales, d’agro-entreprises et des différents gouvernements.