Après plusieurs mois de développement, l’Institut de recherche et de développement en agriculture (IRDA) présente une application mobile gratuite pour évaluer l’état structural du sol, ProfilSol.
L’application a été développée grâce aux caractéristiques pédologiques et photos des sols relevés dans l’Étude de l’état de santé des sols agricoles du Québec, projet mené par l’IRDA, qui s’est dévolu à mettre à jours les données sur le sujet qui dataient du début des années 1990. C’est d’ailleurs la même équipe qui se retrouve au cœur de cette initiative, soit l’agronome Marc-Olivier Gasser, la pédologue Catherine Bossé et le professionnel de recherche Eduardo Chavez. Le laboratoire bio-informatique de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), sous la direction de Abdoulaye Baniré Diallo, a également été impliqué pour le volet de l’analyse d’images en intelligence artificielle.
L’outil vise à mieux appréhender la condition du sol, alors qu’on sait qu’une dégradation a été notée depuis 30 ans. Bien que la détérioration des sols minéraux ait été moindre qu’anticipée, elle est toutefois présente quand on la compare aux zones témoins. Une analyse plus poussée des résultats de l’étude de 2022 permet de constater que les dégradations touchent également les prairies où de la compaction a été constatée, comme quoi ces dernières ne sont pas à l’abri du poids des machineries de plus en plus grosses, indique Marc-Olivier Gasser en entrevue.
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Évaluation au champ
Les producteurs, ainsi que les conseillers, pourront obtenir une évaluation au champ de l’état structural du sol ou de la qualité physique d’un profil de sol de deux façons, soit en relevant par l’horizon de sol les caractéristiques pédomorphologiques liées à la structure, la porosité et la consistance du sol, ou encore par l’analyse d’images. « Dans la première étape, on va pouvoir observer la structure et les problèmes qui se trouvent jusqu’à 60 centimètres de profondeur. On trouvait important de commencer par là. La deuxième étape permet d’approfondir et d’aller plus loin dans les diagnostics », explique Marc-Olivier Gasser.

Les utilisateurs pourront également géoréférencer les endroits sondés du champ afin de pouvoir les comparer entre eux, ce qui permettra un suivi par la suite de la condition du sol. L’application recueille en effet les données concernant la profondeur et l’endroit où se trouve le problème, ajoute l’agronome. « L’application est un outil de plus pour les producteurs et les conseillers. Elle va permettre de référencer, conserver des données et suivre l’évolution dans le temps de l’état du sol. On souhaite inciter les gens à accumuler de l’information. »
L’application est valide pour tous les types de sols minéraux de la province, ces derniers ayant été bien représentés lors de l’étude de l’IRDA.
L’application est disponible dès maintenant pour les téléphones Apple. Une nouvelle mise à jour est prévue pour la mi-octobre. Il faudra attendre au début de 2026 pour les appareils Android.
Cet article fait suite à la visite de l’IRDA lors de la journée à foin organisé par le Conseil québécois des plantes fourragères le 17 septembre dernier.