Ottawa (Ontario), 5 février 2007 – Pour la première fois, la manière dont une exploitation agricole commercialise ses produits est plus importante que la façon dont elle les produit, d’après une nouvelle étude rendue publique par l’Institut agricole du Canada (IAC).
Le rapport, intitulé « Assurer la durabilité de l’agriculture au Canada par l’innovation et la diversification » a été préparé pour l’IAC par la Saskatchewan Agrivision Corporation dans le but de lancer un débat informé sur la nécessité de redéfinir l’agriculture au Canada et d’assurer sa durabilité. La principale constatation de l’étude est que les agriculteurs qui mettent l’accent sur l’innovation et la diversification à la fois dans la commercialisation et la production à la ferme proprement dite augmentent leur profitabilité.
« Les agriculteurs qui se démarquent sont d’excellents communicateurs et cherchent à établir des relations qui les aideront à améliorer leur entreprise et sa profitabilité », a expliqué le président de l’IAC, M. Dale Kelly. « Ils reconnaissent la grande concurrence qui existe au sein de l’industrie et s’attachent à établir des stratégies, à conclure des partenariats et à obtenir des avantages pour continuer à faire des profits. »
Ces stratégies et pratiques communes adoptées ainsi par les agriculteurs de haut niveau incluent :
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- la mise au point de nouveaux modèles d’entreprise;
- l’application d’une approche directe pour mieux comprendre les besoins sur le marché;
- une approche particulière en matière d’innovation et de diversification.
L’étude antérieure de l’IAC intitulée « Big Farms, Small Farms » (Grosses fermes, petites fermes) a révélé que la taille de l’exploitation agricole n’est plus un facteur qui joue dans la profitabilité nette. Lorsque la ferme n’est pas profitable, de nombreuses familles agricoles continuent de chercher des emplois en dehors de la ferme pour subventionner leurs opérations, ce qui a pour effet de réduire le temps qu’elles peuvent consacrer à leur entreprise agricole.
Le directeur exécutif de l’IAC, M. Tom Beach, a souligné que tout le monde peut aider à contribuer aux réalisations positives au sein de l’industrie de l’agriculture, peu importe sa position dans la chaîne d’approvisionnement. « Chaque secteur – qu’il soit public, privé, sans but lucratif ou de consommation – doit encourager de nouvelles approches », a-t-il déclaré.
En adoptant une perspective à long terme, de nombreuses exploitations agricoles un peu partout au Canada appliquent de telles pratiques dans leur quotidien. Voici quelques exemples des nombreuses histoires de réussite où des agriculteurs ont fait preuve d’innovation et de diversité et ont créé des profits.
Une famille à Brookfield, Ile-du-Prince-Edouard, voulait faire quelque chose de différent – elle est devenue l’un des principaux producteurs de légumes sur l’Ile. Elle doit sa réussite à sa décision d’approvisionner des marchés non exploités et de trouver de nouvelles opportunités et au fait qu’elle traite bien ses employés en leur faisant travailler des heures régulières et en leur versant des primes à la fin de la saison.
La création de relations stratégiques, la croissance de l’entreprise, la gestion des risques et une bonne attitude sont autant d’éléments clés qui ont assuré le succès d’une ferme à Tavistock, en Ontario. En effet, au cours des trois dernières années, cette ferme agricole a réussi à doubler son chiffre d’affaires principalement par l’acquisition de terres et d’entreprises et grâce à la conclusion d’alliances stratégiques. L’entreprise a connu une forte croissante et aujourd’hui regroupe cinq sociétés et quatre corporations distinctes.
En mettant l’accent sur les marchés de produits organiques, une équipe agricole a réussi à atteindre son objectif, à savoir créer une entreprise agricole durable et profitable. La clé de la réussite de cette ferme à Wawota, en Saskatchewan, est qu’elle s’est concentrée entièrement sur les désirs et besoins du client.
Tandis que les agriculteurs ont fait preuve et continuent de faire preuve d’innovation au chapitre de la production, dorénavant, les investissements doivent encourager et aider les agriculteurs individuels à suivre cette nouvelle tendance lorsqu’il s’agit de commercialiser leurs produits. « Les règlements ne doivent pas créer d’obstacles », a expliqué M. Beach, de l’IAC. « La structure des politiques doit être adaptée aux besoins variés des sociétés et des marchés individuels. » L’auteur du rapport, M. Al Scholz, a ajouté : « La création d’un climat favorisant l’entrepreneuriat en agriculture est au cour des efforts encourageant l’innovation et la diversification des opérations commerciales dans le secteur de l’agriculture au Canada. »
L’Institut agricole du Canada (IAC) représente des particuliers et des organisations qui oeuvrent dans les secteurs de l’agriculture, de l’alimentation, de l’environnement et de la santé au Canada. Il leur offre des opportunités, la possibilité de faire partie d’un vaste réseau de membres crédibles et une voix permettant de faire connaître leurs points de vue sur la suffisance alimentaire, l’environnement et la salubrité des aliments. Avec son slogan « De la nourriture pour tous », la mission de l’IAC est d’avoir un impact positif dans le secteur de l’agroalimentaire.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Institut agricole du Canada (IAC)
http://www.aic.ca