L’agriculture québécoise a grandement changé depuis 25 ans et la journée portes ouvertes de l’Institut de recherche et développement en agroenvironnement (IRDA) a permis d’en faire la preuve.
Trichogramme, malherbologie, agroécologie et résistance sont maintenant des mots courants en agriculture et témoignent du fait que la recherche a fait le saut des laboratoires au champ.
Pour souligner ses 25 ans d’activité, l’équipe de chercheurs de l’IRDA a eu l’idée de convier les gens à parcourir un sentier dans un champ de maïs où des stations étaient consacrées à un champ de recherche. Chacune d’elle retraçait les travaux effectués dans les dernières années tout en traçant les grandes lignes des recherches en cours.
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Le président et chef de la direction, Alain Vachon, a d’abord accueilli les invités en leur rappelant que l’IRDA veut toujours produire de manière responsable et durable. Une « idée audacieuse à l’origine » de la fondation de l’IRDA en 1998, a-t-il rappelé, mais l’année 2023 prouve que de nombreux défis demeurent. « La mission de l’IRDA est d’innover en agroenvironnement tout en permettant aux agriculteurs de vivre décemment de leur art et de continuer à nourrir le monde. »

En ce moment, l’IRDA a plus de 150 projets de recherche en cours, a souligné Stéphane Lemay, directeur R et D. Trois pôles de recherche sont priorisés, soit la phytoprotection, les pratiques agronomiques et la protection des ressources, réparties dans 16 équipes de recherche. Les chercheurs localisés dans les bureaux de Saint-Bruno, inaugurés en 2013, se concentrent sur l’hygiène de l’environnement agricole, les ravageurs dans le maïs sucré et le maïs ensilage, la pathologie de la pomme, la malherbologie, la régie de l’eau et l’entomologie des petits fruits.
Et bien que la mission de l’IRDA demeure la même, elle est revisitée puisqu’elle se fait de plus en plus en collaboration, a indiqué Alain Vachon, que ce soit avec les producteurs, les groupes conseils ou d’autres chercheurs. Pour l’avenir, l’institut souhaite d’ailleurs travailler à une nouvelle marque de commerce appelée agrolistique, soit la recherche dans le but de considérer tous les problèmes, a ajouté le président de l’IRDA.

À la station hygiène de l’environnement agricole et salubrité des récoltes, la chercheuse Caroline Côté a rappelé les divers travaux menés dans le passé qui ont fait le pont entre santé publique et agronomie. Les recherches en cours se partagent entre la récupération des eaux de serres, la résistance antibiotiques, le source tracking, le recyclage du fumier et des litières, ainsi que le databio lié aux données.

Les pratiques en pathologie de la pomme ont grandement évolué et permis de mettre en place une lutte des ravageurs utilisant les phéromones, réduisant ainsi l’utilisation des pesticides dans les vergers.

En malherbologie, on rappelle que la mauvaise herbe demeure une plante, d’où l’importance de la comprendre. Son écologie, sa biologie et son rapport avec l’environnement sont donc sous la loupe des chercheurs qui étudient particulièrement la lutte physique par le biais de machinerie.

Pour mieux comprendre les prédateurs des petits fruits, particulièrement la drosophile à ailes tachetées, l’équipe d’entomologie de l’IRDA élève des drosophiles afin de mieux étudier leur comportement à différents stades et environnement.