Le marché québécois du bio bien ancré

64 % des répondants disent consommer du bio depuis moins de cinq ans

Publié: 7 mars 2025

Le marché québécois du bio bien ancré

La Filière biologique du Québec, organisme qui a pour mission d’améliorer l’environnement des affaires du milieu biologique québécois, a analysé les données tirées d’une étude de marché et d’un sondage auprès de la population québécoise. Alain Rioux, le coordonnateur principal de la Filière, a fait le point sur les habitudes de consommation bio au Québec lors du 11e colloque Bio pour tous! organisé par le CETAB+ le 26 février dernier à Victoriaville.

Le colloque Bio pour tous! affichait comme thématique cette année «Le bio de demain» et Alain Rioux a servi le coup d’envoi avec sa présentation «Où s’en vont les marchés bio au Québec?» basée sur deux études menées en 2024 : une étude du marché bio menée par COTA (Canadian Organic Trade Association) et un sondage sur les habitudes de consommation des Québécois mené avec la firme Léger.

Selon l’étude COTA, le marché bio québécois est bien ancré avec, en 2023, une valeur estimée à près d’un milliard de dollars, représentant 4 % du marché de l’alimentation du Québec. « On est vraiment en bonne situation. On a un écosystème commercial au Québec qui est vraiment fabuleux, parce qu’il est solide, où on a différents membres qui peuvent répondre à différentes clientèles, avec différents niveaux de revenus », selon Alain Rioux.

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Dans le contexte des 22 critères verts de consommation répertoriés dans l’étude (emballage, éthique, écoresponsabilité, etc.), les produits alimentaires au critère «biologique» seraient les seuls pour lesquels les Québécois auraient une propension à payer plus cher — jusqu’à 20 % de plus. «C’est là-dessus que l’on bâtit tout le secteur, et que le secteur réussit à être très dynamique», constate Alain Rioux.

En ce qui a trait à la plus-value des produits biologiques québécois, « la grande trouvaille des dernières années, selon Alain Rioux, est quand on regarde l’écart de prix à la production entre le produit conventionnel et le produit bio, on arrive à une plus-value de 125 millions de dollars par an de la part des consommateurs. On peut faire valoir cet effet-là auprès des gouvernements et auprès des consommateurs qui sont fiers de contribuer pour les intéresser à continuer de travailler avec nous. »

L’étude montre aussi qu’entre 2020 et 2023 les ventes en magasin des produits bio n’ont pas chuté, malgré les craintes que suscitait l’inflation. « Ces données, pour une période assez turbulente, montrent quand même que le secteur bio est vraiment résilient d’un point de vue commercial. Dans le top 20 des catégories de produits, 8 étaient en augmentation, 10 étaient stables et seulement 2 étaient en diminution », constate Alain Rioux.

La Filière biologique du Québec a aussi analysé les données d’un sondage mené avec Léger auprès des consommateurs québécois. « On commence à voir un marché qui est régulier, mois après mois; on est donc capable de bâtir un approvisionnement plus facilement que si on voyait juste des événements au courant de l’année qui amènent à acheter du bio », observe Alain Rioux.

L’augmentation potentielle de la consommation bio révélée par le sondage est significative selon Alain Rioux : 64 % des répondants disent consommer du bio depuis moins de cinq ans. Pour la provenance des produits, sous des conditions de prix et de disponibilité, 78 % souhaitent prioriser les produits québécois.

En bref, selon Alain Rioux de la Filière biologique du Québec, la situation commerciale des producteurs de produits biologiques du Québec est « enviable, même dans un contexte défavorable. »

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Frédéric Jean

Frédéric Jean

Journaliste

Frédéric Jean est rédacteur agréé et consultant scientifique pour des projets de recherche et développement. Il développe à travers sa compagnie Canopée des systèmes d’épandage par drone pour la lutte biologique.