De nombreuses associations agricoles ont interpellé le gouvernement du Québec sur la réduction de l’appui aux producteurs dans la nouvelle version de son Programme services-conseils (PSC 2023-2028). Selon elles, le gouvernement fait maintenant trop peu pour accompagner les entreprises du secteur biologique et celles de la relève.
Dans un communiqué publié conjointement en réaction à l’annonce du MAPAQ le mois dernier sur les détails de la nouvelle mouture du PSC, la Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ), la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA) déplorent que la bonification aux entreprises de la relève et celles du secteur biologique n’a pas été reconduite pour l’agroenvironnement. De plus, comparativement aux conditions de la version antérieure du programme (PSC 2018-2023), ces associations soulignent que l’appui alloué aux services techniques et de gestion a diminué de 20 %.
L’objectif du PSC est d’assurer un accompagnement aux entreprises agricoles et agroalimentaires à travers les services-conseils. Plus particulièrement, le PSC facilite pour ces entreprises l’obtention d’aide pour maintenir une offre d’aliments de qualité favorable à la santé, et assurer la protection de l’environnement ainsi que la santé et le bien-être des animaux. Selon la FRAQ, la CAPÉ et l’UPA, les services-conseils constituent une composante essentielle du développement des entreprises agricoles, spécialement en lien à leur engagement face à l’environnement.
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« On est déçu du gouvernement. Cette réduction se place en contradiction aux priorités qu’il met de l’avant, comme l’importance de la relève et la réduction de l’utilisation des pesticides », souligne Pier-Luc Hervieux, producteur maraîcher et vice-président de la FRAQ.
L’annonce des changements au PSC par le MAPAQ survient alors que la relève agricole et les entreprises en production biologique de partout au Québec demandent une bonification des programmes, selon la FRAQ, la CAPÉ et l’UPA. Les associations rappellent que le nombre d’entreprises agricoles bio a augmenté de 73 % depuis 2018. Le PSC appuie notamment l’utilisation des services-conseils techniques, en gestion et en agroenvironnement; or, plus de 40 % des entreprises qui ont fait la transition vers la régie bio sont de jeunes entreprises qui ont besoin d’un accompagnement agronomique, particulièrement en savoir-faire technique.
En raison de cette augmentation du besoin de soutien chez les entreprises de la relève et du secteur bio, la FRAQ, la CAPÉ et l’UPA demandent au MAPAQ de rétablir à 85 % son appui dans le cadre du PSC 2023-2028, ou de compenser la réduction par d’autres leviers.