L’année 2024 n’a pas été de tout repos pour les agriculteurs canadiens qui ont dû faire face à une baisse du prix des grains et des coûts d’intrants toujours élevés, ce qui s’est soldé par des revenus inférieures de 2,1% par rapport à l’année précédente à 97,3 G$ (99,4 G$ en 2023). Il s’agit du premier recul des revenus agricoles annuels depuis 2010, signale Statistique Canada, qui a partagé les données le 28 février.
Le prix des grains est en grande partie responsable de la diminution enregistrée en 2024, tout comme la baisse des transferts aux provinces. Les provinces de l’Ouest sont d’ailleurs les plus touchées, dont la Saskatchewan qui est responsable des deux-tiers de la baisse affichée en 2024.

Le blé, le canola et le soya ont le plus contribué (85%) à la baisse des recettes, malgré une hausse des quantités mises en marché. « La vigueur de l’offre intérieure et internationale a contribué à la baisse des prix de la plupart des grandes cultures », explique l’organisme fédéral.
À l’inverse, les recettes tirées de l’élevage et du bétail s’en sont bien tirées, au point d’être les meilleures en dix ans. Les recettes du bétail ont progressé de 6,8 % pour atteindre 39,9 G$ en 2024 sous l’effet des hausses observées dans tous les secteurs, sauf celui de la volaille. Autant le secteur du bœuf que du porc ont profité de meilleurs prix, avec une hausse de l’ordre de 13,2% pour les premiers et de 7,7% pour les seconds.
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Les produits sous gestion de l’offre ont vu leurs recettes croître de 2% à 15,2 G$, grâce l’augmentation des prix des produits laitiers (+2,7%) et l’augmentation des quantités mises en marché des œufs de consommation (+4,1 %).
Les recettes des poulets pour la viande ont affiché une baisse attribuable au recul des prix. Les prix des dindons se sont stabilisés après avoir atteint des niveaux records dans les dernières années.
Québec
Les recettes agricoles ont baissé de 0,6% au Québec à 12,97 G$, contre 13,05 G$ en 2023. Les revenus provenant des grains ont été de 4,96 G$, tandis que ceux reliés aux élevages ont été de 7,33 G$. Les transferts se sont élevés à 689,1 M$ pour 2024. La diminution semble provenir des paiements directs puisque les revenus provenant autant des cultures que du bétail ont augmenté sur un an.

Les recettes provenant de l’ensemble des céréales ont diminué, représentant en partie une diminution des superficies récoltées, particulièrement pour le maïs-grain. La seule céréale à avoir vu ses recettes progresser est le seigle qui demeure toutefois très marginale.

Toutes les catégories de bétail ont augmenté en 2024, à l’exception du poulet pour la viande. Cette dernière a toutefois connu une forte hausse depuis 2020, traduisant l’engouement pour la viande de poulet, plus abordable que les autres. L’augmentation des recettes est remarquable pour le veau et le boeuf depuis cinq ans.

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