Ottawa (Ontario), 30 mars 2006 – Selon les dossiers fiscaux, l’accroissement des revenus provenant des porcs et des cultures a annulé la baisse marquée des revenus tirés des bovins, entraînant à la hausse les marges d’exploitation moyennes des fermes canadiennes en 2004.
Les revenus d’exploitation moyens des fermes ont augmenté de 1,2 % en 2004 pour se chiffrer à 210 184 $, en hausse de 10,8 % (en dollars courants) par rapport à la moyenne quinquennale précédente de 1999 à 2003. Les dépenses d’exploitation moyennes, quant à elles, ont régressé de 0,4 % par rapport à 2003 pour s’établir à 181 400 $ en 2004.
Par conséquent, les marges d’exploitation se sont accrues de 1,4 cent pour atteindre 13,7 cents par dollar de revenu, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne quinquennale précédente.
Les revenus moyens tirés des porcs ont connu une augmentation de 17,3 % en 2004, principalement attribuable à la croissance des revenus tirés des porcs vendus pour l’abattage au Canada. En fait, les revenus moyens des porcs ont presque doublé au cours des cinq dernières années. Les revenus moyens provenant des bovins, quant à eux, ont subi une baisse de 20,1 % en 2004, principalement en raison de l’interdiction liée au commerce du boeuf aux États-Unis qui s’est poursuivie tout au long de l’année. Par conséquent, les revenus du bétail ont reculé de 3,1 % de 2003 à 2004.
Les revenus moyens provenant des cultures ont progressé de 3,4 %. Les revenus moyens des céréales et des oléagineux ont crû de 5,7 %, ce qui s’explique en partie par l’accroissement des revenus moyens tirés du canola (+23,0 %) et de l’orge (+12,5 %). La progression des ventes de fruits (+9,2 %) et de légumes (+7,7 %) a également joué un rôle important. En réalité, les revenus moyens tirés des produits horticoles, qui comprennent les fruits, les légumes et les produits de serre, de pépinière et de floriculture, n’ont cessé de croître durant les trois dernières années et, en 2004, ils étaient deux fois plus élevés qu’en 1996. Les revenus provenant des pommes de terre et des cultures fourragères, qui ont tous les deux diminué, ont atténué la croissance des revenus des cultures.
Les revenus moyens des produits laitiers ont crû de 5,5 % en 2004 et, malgré l’épidémie de la grippe aviaire en Colombie-Britannique, les revenus moyens de la volaille ont augmenté de 5,3 %. Les revenus moyens provenant des produits assujettis à la gestion de l’offre ont crû de façon continue depuis 1997.
Les paiements de programme et les produits d’assurance moyens ont grimpé de 6,7 % en 2004. Ces revenus ont représenté 9,4 % des revenus d’exploitation moyens, ce qui constitue la part la plus élevée en 12 ans.
La diminution des dépenses d’exploitation moyennes a été attribuable à la baisse de plus de 9 % des dépenses au chapitre du bétail. La baisse prononcée de 25,4 % des achats de bovins a grandement fait contrepoids à l’accroissement de 12,7 % des achats de porcs. Les dépenses pour les aliments pour animaux ont aussi connu une diminution, fléchissant de 2,3 %.
Les dépenses moyennes en ce qui a trait aux machines, quant à elles, se sont accrues de 7,4 %, principalement sous l’influence d’une augmentation de 12,1 % des dépenses pour le carburant. En outre, les dépenses moyennes pour les cultures se sont accrues de 3,3 %, les coûts des pesticides ayant augmenté de 5,1 %.
Les dépenses de commercialisation moyennes ont affiché une hausse marquée de 14,1 % par rapport à 2003. Les dépenses relatives aux salaires, aux assurances, aux loyers, au travail à forfait et à la location de machines ont aussi progressé de façon remarquable.
Des 11 principaux types de fermes, 6 ont connu des augmentations de leurs marges d’exploitation en 2004. Les fermes laitières ont été le seul type de ferme à enregistrer une marge d’exploitation supérieure à 20 cents, leur marge d’exploitation moyenne s’étant élevée à 23,0 cents par dollar de revenu, en hausse de 0,1 cent par rapport à 2003. Les fermes productrices de céréales et d’oléagineux ont occupé le deuxième rang, leur marge ayant fléchi de 1,4 cent pour s’établir à 17,7 cents. La marge d’exploitation des fermes productrices de pommes de terre a accusé un recul de 4,8 cents, ce qui représente la diminution la plus forte en 2004. Les fermes porcines (+4,2 cents) et les fermes d’élevage de bovins de boucherie (+4,0 cents) ont enregistré les augmentations les plus importantes par rapport à 2003.
Selon les chiffres de ventes, toutes les catégories de revenus ont affiché une hausse des marges d’exploitation. Les fermes dont les revenus d’exploitation se situaient entre 250 000 $ et 499 999 $ ont obtenu les marges d’exploitation les plus élevées, soit 18,5 cents par dollar de revenu, en hausse de 0,5 cent par rapport à 2003. Les fermes dont les revenus d’exploitation se situaient entre 50 000 $ et 99 999 $ ont affiché l’augmentation des marges d’exploitation la plus élevée, celles-ci étant passées de 10,7 cents par dollar de revenu en 2003 à 13,1 cents en 2004.
En 2004, les fermes ayant des revenus d’exploitation inférieurs à 100 000 $, qui représentaient plus de 61 % de l’ensemble des fermes au Canada, ont obtenu environ 11 % du total des revenus d’exploitation agricoles et ont déclaré une marge de 5,4 cents par dollar de revenu. Dix ans auparavant, ces fermes représentaient 66 % de l’ensemble des fermes et avaient réalisé environ 21 % du total des revenus d’exploitation, enregistrant alors une marge de 16,0 cents.
Nota : Les estimations fiscales définitives diffusées aujourd’hui visent à présenter les revenus d’exploitation moyens et les dépenses d’exploitation moyennes pour le secteur agricole et selon le type de ferme. Ces estimations viennent compléter les données agrégées sur le secteur agricole publiées dans le Quotidien du 25 novembre 2005 (voir le communiqué «Revenu agricole net, 2004»).
Les présentes estimations englobent les exploitations agricoles non constituées en société dont les revenus d’exploitation bruts sont de 10 000 $ et plus. Elles comprennent également les exploitations agricoles constituées en société dont les ventes de produits agricoles sont de 25 000 $ et plus, et dont 50 % ou plus des ventes proviennent d’activités agricoles. Les estimations de ce communiqué comprennent les organisations communautaires agricoles, telles que les colonies huttérites. La marge d’exploitation est définie comme étant un dollar moins les dépenses d’exploitation (avant déduction pour l’amortissement) pour chaque dollar de revenu.
Revenus et dépenses d’exploitation moyens par ferme et marges d’exploitation | ||||||||||
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2004 (estimations définitives) | ||||||||||
2003 | 2004 | 2003 à 2004 | ||||||||
Revenus d’exploitation moyens | Dépenses d’exploitation moyennes | Marges d’exploitation1 | Revenus d’exploitation moyens | Dépenses d’exploitation moyennes | Marges d’exploitation1 | Revenus d’exploitation moyens | Dépenses d’exploitation moyennes | |||
Ensemble des fermes | ||||||||||
Céréales et oléagineux | ||||||||||
Pommes de terre | ||||||||||
Autres légumes et melons | ||||||||||
Fruits et noix | ||||||||||
Serres, pépinières et floriculture | ||||||||||
Autres cultures | ||||||||||
Bovins et porcs d’engraissement | ||||||||||
Produits laitiers | ||||||||||
Porcs | ||||||||||
Volailles et oeufs | ||||||||||
Autres animaux | ||||||||||
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Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Statistiques Canada
http://www.statcan.ca/
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