Système d’inspection en sécurité alimentaire et en santé animale : Yvon Vallières annonce des changements

Publié: 23 juillet 2005

Québec (Québec), 20 juillet 2005 – « La sécurité alimentaire et la santé animale sont des priorités pour les consommatrices et les consommateurs, pour le gouvernement comme pour toutes les entreprises qui interviennent dans la chaîne alimentaire. L’évolution rapide que connaît le secteur québécois de l’alimentation depuis quelques années et les crises récentes dans le domaine de la santé animale requièrent que nous adaptions nos façons de faire sur le plan de la sécurité pour assumer efficacement nos responsabilités à l’égard de la population. »

C’est en ces termes que le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. Yvon Vallières, a rendu publique la stratégie d’optimisation des activités du Centre québécois d’inspection des aliments et de santé animale (CQIASA). L’objet de cette stratégie est de mieux protéger la population, notamment en adaptant les façons de faire du Centre aux nouvelles réalités du monde agroalimentaire.

Nouvelles réalités : nouveaux défis
De nombreux phénomènes caractérisent le monde de l’agroalimentaire d’aujourd’hui. Pensons à l’évolution des technologies de production, à la diversité des produits alimentaires offerts aux consommateurs, à l’éclosion de nouveaux marchés, aux volumes importants de produits vendus dans certains établissements alimentaires, à la présence croissante des produits étrangers, à l’apparition de nouvelles questions de santé animale, etc. En outre, certaines situations plus préoccupantes exigent des interventions rapides pour assurer la sécurité alimentaire de la population. Rappelons, pour ne nommer qu’un cas, la crise récente liée à la maladie de la vache folle.

Ces nouvelles réalités ont des conséquences directes sur les mesures de surveillance en matière de sécurité alimentaire et de santé animale, entre autres en les rendant plus complexes et plus onéreuses. Ayant le souci d’offrir à leurs clients des produits de qualité, de nombreuses entreprises ont d’ailleurs déjà mis en place leurs propres systèmes de contrôle.

Les moyens d’action
La démarche que le CQIASA a entreprise avec la collaboration des représentants de l’industrie alimentaire vise à mettre en ouvre une stratégie d’optimisation des façons de faire de tous les intervenants intéressés par la sécurité alimentaire et la santé animale. Cette stratégie repose principalement sur les points suivants :

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  • la formation du personnel en établissement;
  • une meilleure coordination des activités d’inspection accomplies par les acteurs privés et publics;
  • une révision du régime de permis en vue d’une répartition plus équitable des coûts de l’inspection;
  • une responsabilisation accrue des entreprises.

La formation du personnel en établissement
L’exemple de certaines chaînes de restauration est l’un des plus éloquents pour illustrer cet élément de la stratégie. Ces entreprises ont, en effet, adopté pour leur personnel le programme de formation en hygiène et en salubrité alimentaire du CQIASA et leurs formateurs sont accrédités par ce dernier. « J’ai d’ailleurs l’intention de proposer au gouvernement un projet de règlement afin de rendre obligatoire et progressive cette formation, à la demande de l’industrie », a précisé M. Yvon Vallières.

La coordination des activités d’inspection privées et publiques
Soucieuses de maintenir leurs positions concurrentielles dans un marché très compétitif, des grandes entreprises de détail en alimentation ont mis sur pied leurs propres services d’inspection pour s’assurer de la salubrité de leurs établissements et de l’innocuité de leurs produits. La stratégie privilégiée par le CQIASA favorisera donc une meilleure coordination de ses propres inspections avec celles de ces entreprises afin d’accroître l’efficacité globale des systèmes.

Une révision du régime de permis visant une répartition plus équitable du coût de l’inspection
La stratégie d’optimisation du CQIASA prévoit également une révision du coût des permis accordés aux entreprises alimentaires. Il convient de rappeler que les permis n’ont subi aucune augmentation depuis 1992, hormis l’indexation annuelle au coût de la vie. La révision proposée, dont les paramètres ont été abondamment discutés avec les représentants de l’industrie, prévoit, entre autres choses, d’augmenter le coût des permis pour certains types d’entreprise selon le risque associé à leurs activités.

Ainsi, cette révision permettra d’injecter environ 3,7 millions de dollars annuellement dans le système d’inspection québécois. Si cette augmentation était redirigée vers les consommateurs par les entreprises, elle représenterait un coût de 50 ¢ par personne par année. Soulignons que le « chiffre d’affaires » annuel de l’industrie alimentaire au Québec est de 24 milliards de dollars.

Un système d’inspection amélioré
Outre qu’elle s’oriente vers une responsabilisation accrue des entreprises, la stratégie d’optimisation du CQIASA prévoit également l’amélioration de certaines activités liées à sa mission. Ainsi, l’augmentation de la surveillance en matière de santé animale, amorcée depuis l’apparition d’un cas de maladie de la vache folle en Alberta, se poursuivra notamment par l’ajout d’équipements de laboratoire plus sophistiqués, précis et rapides. Des travaux de parachèvement du système de traçabilité animale québécois sont aussi en cours et ce système sera étendu aux denrées alimentaires dans un avenir rapproché.

D’ailleurs, les centres d’hébergement pour les aînés ayant de quatre à neuf pensionnaires seront dorénavant visités systématiquement par les inspecteurs du CQIASA et non plus simplement à la suite d’une plainte. Ces visites méthodiques étaient déjà en vigueur pour les centres abritant plus de neuf pensionnaires.

« Le Québec est un chef de file en matière de sécurité alimentaire et de santé animale et je compte bien tout mettre en ouvre avec les acteurs de cette industrie pour qu’il le demeure et pour que les consommatrices et les consommateurs puissent continuer d’en bénéficier », a conclu le ministre Yvon Vallières.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.mapaq.gouv.qc.ca