Obtenir la certification BCorp : un travail de fond pour l’entreprise Gen V

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Publié: 10 avril 2025

Gen V, serre en production. Photo : Gen V - Andrew Tche

En 1987, Hydroserres faisait le pari de se lancer dans la culture hydroponique, une nouveauté au Québec. Aujourd’hui renommée Gen V, l’entreprise de Sainte-Clotilde en Montérégie compte 350 employés et quatre sites de production.

En décembre 2024, elle est devenue la première entreprise serricole au Canada à recevoir la certification BCorp, qui atteste de l’application de normes élevées sur plusieurs plans : social, environnemental, responsabilité et transparence. Cette nouvelle étape est le fruit d’une vision audacieuse, associée à un travail approfondi.

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La certification BCorp évalue les performances de l’entreprise en fonction de cinq piliers : gouvernance, collectivité, clients, collaborateurs et environnement. C’est dire à quel point cela demande une réflexion fouillée sur les valeurs et le fonctionnement de l’entreprise, puis de mettre en place des indicateurs et des moyens de suivre ses engagements.

Pour Gen V, le processus s’est déroulé sur trois ans, avec l’aide de conseillers externes. Certains volets se sont avérés plus rapides à documenter et à évaluer, d’autres sont travaillés à plus long terme. De plus, Gen V compte non seulement le site principal de production, mais aussi d’autres serres. Cela constitue un défi supplémentaire pour arriver à collecter l’ensemble des données et réaliser des suivis homogènes.

Les aspects environnementaux présentent une certaine complexité à mesurer, du fait des productions diversifiées (plusieurs variétés de laitues en hydroponie, concombres, tomates et poivrons). Il faut calculer, entre autres, la consommation d’énergie, d’eau, les GES, l’impact écologique des matériaux et emballages. Cette évaluation considère l’ensemble du parcours du produit et vérifie quels vont être les meilleurs choix pour toute donnée prise en compte.

Gen V s’est ainsi engagée dans le recyclage des plastiques, réduisant dans la foulée ses émissions de GES, et participe activement à un projet de concertation sur la circularité des plastiques. Parmi bien des paramètres, les emballages sont un point sensible de la chaîne, quand on parle d’aliments frais : les avantages et inconvénients de chaque option doivent être soupesés. Par exemple, si les barquettes compostables offrent un choix intéressant pour certains produits, elles peuvent par contre augmenter le risque de moisissures pour les mini-concombres – et donc le gaspillage. Vouloir améliorer ses performances incite à être à l’affût des nouveautés, entre autres dans le domaine de l’écoconception des emballages.

Sur le plan des ressources humaines, des bonifications ont été apportées pour offrir de meilleures conditions de travail, en tenant compte des besoins des employés locaux, mais aussi de ceux des travailleurs étrangers. Le fait de devoir se recertifier régulièrement pousse à surveiller ses indices de performance et à progresser. En effet, des améliorations sont attendues sur certains indicateurs.

La démarche demande une bonne communication et beaucoup d’éducation à l’interne, ainsi qu’auprès des clients, fournisseurs et partenaires. L’obtention de la certification constitue maintenant une source de fierté pour les employés. Cette certification a entraîné un net regain d’intérêt des différentes clientèles rejointes sur les médias sociaux, et peut amener une certaine émulation pour les compétiteurs et le secteur.

Valérie Terreault, directrice marketing et instigatrice passionnée de la certification BCorp à Gen V, témoignera de cette aventure lors des Perspectives agroalimentaires 2025, évènement qui se tiendra le 23 avril prochain à Drummondville.

*Cet article est issu d’une collaboration entre le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) et Le Bulletin des agriculteurs.

Pour lire d’autres articles du CRAAQ: AGRInnovant et bonnes pratiques.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Barbara Vogt

Rédactrice

Barbara Vogt est chargée de projets aux publications pour le Centre de références en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ).