Le dossier des sentiers d’hiver est généralement chaud pendant la période hivernale et on oublie tout ça dès que le printemps arrive. Pourtant, les craintes de pertes au printemps se prolongent pendant tout l’été et on peut observer généralement plus que des problèmes de pertes de rendements mathématiques.
Les bénévoles font un excellent travail de récupération des balises, etc. Par la suite, il n’est pas rare de se retrouver avec différents objets qui traînent dans le champ. On découvre une quantité surprenante de canettes de bières, courroies, et autres. Peu de gens savent qu’un résidu d’aluminium peut rendre les animaux malades. Dans notre cas, je ne crois pas que les consommateurs aimeraient retrouver des traces d’aluminium dans leurs petits pois congelés.

Les zones affectées par le passage du sentier peuvent aussi se retrouver régulièrement infestées de mauvaises herbes indésirables qui envahissent le champ parce qu’elles ont pu s’implanter à partir d’un simple sentier qui semble si anodin en hiver. Ça nous amène des coûts de gestion additionnels des champs, sans compter le ramassage de tous les résidus pour ne pas contaminer nos récoltes. Donc en cette période estivale, je veux seulement illustrer une partie souvent méconnue de tous les inconvénients qui peuvent survenir quand on accepte de laisser passer un sentier sur nos terres en hiver.
Chez nous, c’est trois sentiers différents qui circulent. Le plus drôle, c’est qu’on n’en utilise aucun. À la limite, je n’aurais même pas droit à une passe gratuite pour y circuler si je pratiquais le sport en question. On paye donc pour un service qu’on subit et qu’on n’utilise pas! On accepte quand même d’accueillir les sentiers chez nous parce que ça nous fait plaisir de rendre service aux citoyens autour et ça leur permet aussi de visiter nos merveilleuses campagnes.

Imaginez notre frustration quand on a l’impression que certaines personnes prennent ça pour acquis. Circuler sur le sentier en respectant la terre qui nous nourrit et les agriculteurs qui nous offrent ce privilège. On se ramasse et on sourit. C’est loin d’être un caprice, mais se faire dire merci et recevoir la visite des organisateurs du sentier est toujours très apprécié. J’ai toujours un bizarre de sentiment quand ça fait trois ou quatre ans que je n’ai pas vu de responsable venir me faire la jasette. Je me dis, coup donc il pense que c’est automatique passer sur nos terres!
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Quand il y a plus de sièges disponibles que d’opérateurs
Dans certaines périodes intenses, comme celle-ci, on a l’impression qu’il y a plus de tâches que de ressources humaines. Tout devient une gestion des priorités.
En utilisant nos ponts qui réduisent grandement les coûts de passage des sentiers. Pas pour rien qu’on a toujours été contre un sentier officiel. Je veux garder le contrôle de qui et comment on circule chez nous. Oui oui parce que tu circules sur NOTRE terrain. Un peu normal que ce soit à nos conditions, incluant le respect qui vient avec. Je vous souhaite de bonnes randonnées cet hiver et surtout, ajoutez un sac à poubelle sur vos véhicules! Profession agriculteur.