Un vendredi fou

Publié: 6 octobre 2015

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Une grosse journée au programme. J’ai l’impression d’être en retard pour la récolte de soya. Fallait finir d’épurer ma parcelle avant que l’inspection soit faite. C’est ce matin que ça se passe.

Je prends quand même le temps de faire ma marche matinale avec Maki. Il fait noir, c’est frais. L’air est humide et frisquet. Lampe frontale sur la calotte, j’avance à un bon rythme. Je repasse mon planning dans ma tête. Je me sens dans ma zone « big day today ». Il y a une odeur de récolte dans l’air. 1 km de marche et retour à la course, question de garder la forme.

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Une idée de l'ampleur du projet. Le sol à nu. Notez que ce cours d'eau est plein jusqu'en haut du talus quatre années sur cinq. On souhaite que les creusages se fassent en juillet-août-septembre afin que la végétation ait le temps de s'installer. On se croise les doigts pour que ça tienne.

Retard pour un projet de gestion de cours d’eau

Je vous raconte l’histoire derrière un projet innovateur de gestion de cours d’eau. Dans notre secteur, on a une problématique un peu spéciale. Un cours d’eau se creuse par lui-même.

Quelques signatures de chèques et un coup d’œil sur le marché. La faux est remontée, bien ajustée et tout est graissé. Reste les concaves, c’est un détail. Je sais exactement comment passer ce poids lourd de 92 livres dans le 50 cm, entre les roues et le châssis. Au son du pistolet à air, je remonte à la vitesse grand V. Un arrêt aux puits de formule. Un avec moins de monde, moins de budget et le mécano moins propre.

L’inspecteur qui appelle pour retarder son arrivée à 11 h 00,  je l’attendais à 9 h 00. Inspection terminée à 13 h 30.  Je prends cinq minutes pour dîner. Les tâches se bousculent. Un téléphone de dernière minute pour nous aviser qu’on a du fumier de poulet à transporter lundi. Vous n’auriez pas pu nous avertir un peu avant? Faut trouver quatre camions. Arrivé aux champs, la récolte est décevante et je m’en veux d’avoir rater mon arrosage. Une chance qu’on a défolié avec Eragon, au moins ça passe mieux dans la batteuse. On étire la récolte jusqu’à 22 h 00. J’ai les jambes engourdies et je ne sens plus mes pieds.

De retour à la maison, souper accompagné d’une bonne bière froide qui commence drôlement à faire effet autour de 23 h 00.

Dodo. Demain est un grand jour : on récolte du soya et on sème du blé!

À PROPOS DE L'AUTEUR

Paul Caplette

Paul Caplette

Agriculteur et collaborateur

Paul Caplette est passionné d’agriculture. Sur la ferme qu’il gère avec son frère en Montérégie-Est, il se plaît à se mettre au défi et à expérimenter de nouvelles techniques. C’est avec enthousiasme qu’il partage ses résultats sur son blogue Profession agriculteur.