Le blé de printemps a connu une année difficile en 2023 au Québec, affichant parmi ses pires rendements des dernières années. Le Réseau des grandes cultures du Québec (RGCQ) a dû faire avec les mêmes conditions difficiles qui se sont combiné les unes aux autres avec la pluie, le vent et la verse. « Une année mouilleuse comme ça, on n’en a pas vu souvent. Ce qu’on voyait dans les dernières années était plutôt de la sécheresse », résume Jean Goulet, responsable des essais de blé de printemps pour le RGCQ.
Contrairement à d’autres céréales testées l’an dernier, tous les essais des huit sites gérés par le RGCQ ont pu être récoltés. Le site de LaPocatière a cédé sa place en 2023 pour un autre situé à Normandin. Au total, 34 lignées pour l’enregistrement et 41 lignées pour la performance ont été testées.
Les sites d’essais ont été affectés par la fusariose, particulièrement ceux situés en Montérégie. Bien que les résultats de DON ne soient pas encore tous accessibles, M.Goulet indique que le niveau de DON est particulièrement élevé, soit entre 50 à 60 PTM pour les variétés inoculées à la fusariose. « Les variétés sensibles à la fusariose ont été plus affectées cette année ».
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Les grains plombés par les bonnes conditions
Une semaine après avoir engrangé de fortes hausses, les principaux grains repartent de plus belle à la baisse.
Les conditions difficiles ont joué sur la qualité des grains, surtout du côté des grains panifiables. Le RGCQ a enregistré des niveaux de protéines corrects, entre 12 et 13%, mais moindre que par les années passées.
L’indice de chute est jugé bon à 300. M.Goulet souligne que les variétés hâtives pourraient accuser un comportement moins satisfaisant à ce niveau puisque toutes les variétés sont récoltées au même moment, ce qui pourrait nuire à ce chapitre aux blés plus hâtifs. Il faut donc lire ces données avec cette note en tête.
Interrogé sur les éléments à retenir pour le blé de printemps en 2023, M.Goulet indique à quel point l’année a été particulière. « On mettait l’accent dans les dernières années sur le manque d’eau mais avec les changements climatiques, on voit que les conditions changent, comme cet hiver qui est plus doux, avec même de la pluie, et sans couvert de neige jusqu’à maintenant ».
Un sol en santé et pourvu de matière organique suffisante sera essentiel pour faire face aux excès d’eau, comme aux périodes de sécheresse, estime le responsable.
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