Des recherches de l’Université d’État de l’Iowa ont révélé que l’intégration de petites quantités de prairies à des endroits stratégiques des champs de maïs et de soya, sous la forme de bandes tampons de contour dans le champ et de bandes filtrantes en bordure de champ, peuvent produire des avantages pour le sol, l’eau et la biodiversité.
Les chercheurs avancent même que les bandes de prairie peuvent être l’une des pratiques de conservation les plus abordables pour un producteur.
La pratique est maintenant suggérée de la part de semenciers de prairies, à la lumière des dernières études et des résultats obtenus sur le terrain, selon Brent Barnett, journaliste de Brownfield qui a assisté au 2025 Practical Farmers de l’Iowa Annual Conference ayant eu lieu à Des Moines en ce début d’année.
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Les bandes de prairie aideraient en effet à protéger le sol et l’eau tout en fournissant un habitat à la faune. « Elles retiennent la terre, mais fonctionnent aussi comme des éponges, indique Kent Boucher de Hoksey Native Seeds. Tous ces systèmes racinaires qui se mettent en réseau peuvent collecter et retenir localement beaucoup d’eau dans ces bandes. » La qualité de l’eau s’en trouverait aussi améliorée en évitant l’érosion. Le représentant préconise des espèces indigènes, mieux adaptées aux conditions locales.
Les prairies insérées en grandes cultures seraient également bénéfiques lors des saisons de croissance difficiles, comme la sécheresse, en retenant le sol en place. « Le système racinaire des prairies est inégalé, ajoute Kent Boucher. Nous perdons une grande partie de nos eaux de surface. Elles disparaissent presque aussi rapidement qu’elles atteignent le sol. »
La pratique met en relief les pertes de superficies cultivées en prairies au cours des dernières années. La culture intensive est exigeante pour les terres en nutriments, sans oublier les intrants qu’il faut ajouter pour soutenir le rendement et l’effet de compaction par la machinerie. Le recours aux prairies permet au sol de bénéficier de la présence de plantes pérennes pour réintégrer ensuite la rotation, indique Kent Boucher. Il souligne que la méthode a tous les bienfaits mentionnés plus haut, mais que pour que les avantages soient à la hauteur de ce que les sols ont besoin, des bandes de prairies insérées ça et là sont nettement insuffisantes.
Un sujet d’actualité
L’utilisation des bandes de prairies fait déjà l’unanimité dans le cas des bandes riveraines ou de zones tampons, par exemple à l’orée d’un boisé. Elles favorisent la rétention des terres face à l’érosion et la biodiversité. Le thème sera abordé lors de plusieurs conférences dans les semaines à venir au Québec, dont la Journée INPACQ grandes cultures et conservation des sols, le 5 février prochain à Drummondville, et le congrès annuel du Réseau québécois de recherche en agriculture durable (RQRAD) qui se tient du 11 au 13 février à Québec.
Source: Brownfield
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