En 2023, le blé de printemps au Québec a connu une de ses pires années, notamment en raison de la pluie, du vent et de la verse. 2024 semble plus prometteur. Un agriculteur de la région de Nicolet, Kim Tourigny, a semé ses graines il y a deux semaines, les sols étant propices à un bon semis. En même temps agriculteur et agronome, il nous décrit les conditions actuelles du semis du blé de printemps dans sa région.
Le Bulletin : Quand avez-vous semé votre blé de printemps?
Kim Tourigny : On a commencé le 20 avril, soit deux semaines plutôt que l’an dernier. On avait de belles conditions de semis, les sols étaient corrects, alors on s’est mis au travail assez rapidement. Ça fait toute une différence avec 2023 parce qu’on a dû attendre début mai et même le 15 mai pour un de nos champs près du fleuve Saint-Laurent, il y avait trop d’eau, ça a été catastrophique.
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Le Bulletin : Au moment où on se parle, quel est l’état des sols?
Kim Tourigny : C’est sûr que présentement, on traverse une période plus froide, le sol est plus humide et collant. Pour les céréales, ce ne sera pas un problème, pour le maïs et le soya, c’est plus incertain. Mais, on annonce des températures plus clémentes dans les jours à venir, alors ça va aider.
Le Bulletin : si on recule de trois ou quatre ans, quelles ont été les dates de semis du blé de printemps??
Kim Tourigny : En 2021, autour du 14 avril, une bonne année, en 2022, le 20 avril comme cette année, mais pour 2023, ça a été début mai, donc une année à oublier avec, comme je vous disais, des inondations de certains de nos champs.
Le Bulletin : semer deux semaines avant mai, ça veut dire deux semaines de récolte plus tôt?
Kim Tourigny : Non, pas nécessairement, s’il y a une sécheresse en mai, par exemple, on perdra en rendement. Mais, je crois qu’on aura certainement une semaine plus tôt pour la récolte.
Un choix d’affaires
La Ferme Tourigny sème cette année du blé fourrager, lequel est principalement utilisé en alimentation animale. Il est apprécié pour sa richesse nutritive, sa longue conservation et sa facilité de stockage. Certaines années, la Ferme Tourigny a produit aussi du blé d’alimentation humaine, mais ne se fait pas un devoir d’alterner, ce sont plutôt les conditions du marché qui orientent Kim Tourigny. Il était à la recherche d’un blé à rendement et l’a trouvé. Il préfère miser sur le rendement parce que les primes sur la qualité boulangère lui semblent peu attractives.