Les producteurs ont dû embrayer en vitesse supérieure cette année pour essayer de devancer les mauvaises herbes qui ont profité de conditions tout aussi favorables que les cultures pour proliférer.
Maintenant que les traitements ont été faits en majorité, c’est le moment d’inspecter les champs afin de vérifier si les applications d’herbicides ont eu l’effet souhaité et si des dommages sont observés en lien avec ces derniers. Le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP) recommande de visiter les champs d’une à deux semaines après l’application puisque certains effets sont visibles à court terme, alors que d’autres prennent plus de temps à agir.
Voici les éléments à considérer en rapport avec les mauvaises herbes, selon le RAP :
- les espèces
- le stade de croissance
- la localisation
- l’abondance
- l’efficacité du traitement (% de mauvaises herbes contrôlées par rapport à une zone non traitée)
- le stade de la culture et son état général, dans le cas où une intervention de correction s’avérerait nécessaire
Dans le cas ou les espèces visées seraient toujours présentes, plusieurs causes pourraient être envisagées :
- l’utilisation d’un produit peu efficace ou non homologué pour les principales espèces présentes
- le non-respect des conditions d’utilisation inscrites sur l’étiquette (stade des mauvaises herbes, dose du produit, volume de bouillie, adjuvant, etc.)
- des conditions météorologiques défavorables
- une défectuosité ou un mauvais réglage du pulvérisateur
On pourrait aussi faire face à un cas de résistance si aucun des éléments précédents est en cause. Les éléments suivants devraient mettre la puce à l’oreille :
- Une seule espèce de mauvaise herbe a survécu au traitement
- Les mauvaises herbes sont distribuées aléatoirement dans le champ ou concentrées dans les entrées de champs
- Le niveau de dommage sur les mauvaises herbes est variable d’un plant à l’autre
- Le problème est récurrent
- Des herbicides du même groupe ont été utilisés à répétition au cours des dernières années
En cas de doute, il est recommandé de faire parvenir des échantillons au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ pour la réalisation de tests de détection de la résistance aux herbicides, avec des résultats disponibles dans des délais courts.
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Les traitements peuvent aussi causer certains problèmes. Stéphane Myre, agronome pour Dekalb, propose de consulter deux documents, dont un guide visuel des dommages phytotoxiques pour les cultures du maïs et du soya ainsi qu’un document explicatif sur les dommages observés spécifiquement dans le soya, afin de mieux faire le lien des symptômes de dommages aux produits herbicides.
Le RAP a aussi préparé une fiche sur les principales causes de phytotoxicité causées par les herbicides et la manière de réaliser le diagnostic. Les principales causes comprennent:
• Erreur d’application
• Contamination du pulvérisateur
• Stress lié aux conditions météorologiques
• Problèmes liés au semis ou aux caractéristiques du sol
• Dérive
• Rémanence (« carryover »)
Les visites au champ à ce stade-ci des cultures devraient également comprendre l’observation de carences potentielles, la présence d’insectes et des dommages qu’ils auraient pu causer.