L’intensification de l’agriculture et l’absence de réglementation ont mené à une augmentation de 78 % des émissions d’ammoniac du secteur agricole entre 1980 et 2018, selon un article publié par The Proceedings of the National Academy of Sciences.
Ces émissions sont responsables des dépôts d’azote qui contribuent à de nombreux risques environnementaux et sanitaires tels que l’acidification des sols, la perte de biodiversité et les zones mortes dans les cours d’eau.
Les dépôts d’azote ont augmenté de 72% dans le monde au cours des quatre dernières décennies, selon les chercheurs. Ces derniers font le lien entre le manque de réglementation sur les émissions d’ammoniac agricole à travers le monde qui seraient responsables en partie de cette hausse. L’exception notable était l’Europe occidentale où ces émissions sont réglementées et ont diminué au cours des 40 dernières années.
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Les émissions d’ammoniac provenant des cultures, causées par la surutilisation d’engrais, ont augmenté de 128 % entre 1980 et 2018, tandis que les émissions du bétail, qui proviennent principalement du fumier, ont augmenté de 45 %, selon le document.
L’utilisation d’engrais azotés synthétiques dépasse les gains de la productivité agricole, ont écrit les auteurs. Selon des données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’utilisation d’engrais a triplé au cours des 40 dernières années, tandis que la production alimentaire a doublé. L’efficacité de l’utilisation de l’azote, soit la quantité d’azote absorbée par les cultures (au lieu de s’écouler dans les cours d’eau ou de se volatiliser dans l’air) a diminué à l’échelle mondiale, particulièrement en Chine, où elle est passée de 60 % en 1961 à 25 % en 2010.
Les engrais appliqués sur le blé, le maïs et le riz représentaient 68 % de toutes les émissions d’ammoniac liées aux cultures. Du côté élevages, les bovins, les poulets, les chèvres et les porcs représentaient plus de 90 % des émissions d’ammoniac associées au bétail.
Les États-Unis, l’Inde et la Chine sont responsables de 47 % des émissions mondiales d’ammoniac et de 65 % de l’utilisation excessive d’engrais azotés, ont constaté les auteurs. Si ces trois pays évitaient à eux seuls de surutiliser les engrais azotés, 10 à 20 % des dépôts mondiaux d’azote pourraient être évités.
Source: Successeful Farming