Comme l’indiquait le dernier État des cultures, les semis ont avancé à la vitesse grand V dans la dernière semaine. Il a fallu, par contre, faire preuve de patience et certains producteurs n’ont peut-être pas eu le luxe d’attendre les conditions parfaites pour faire leurs semis de maïs.
Stéphane Myre, agronome pour Dekalb, a partagé des notes agronomiques à la suite de questions sur la levée du maïs, particulièrement les effets de la compaction et le lissage des parois du sillon. Dans ce dernier cas, il indique que «le lissage des parois du sillon peut occasionner des difficultés d’implantation aux jeunes plantules et engendre éventuellement des problèmes de levée inégale. On observe ces problèmes particulièrement lorsque le semis a été fait dans un sol trop humide et souvent qui possède une texture lourde ».
Comme les conditions parfaites se sont fait attendre dans plusieurs régions du Québec, il est fort probable que plusieurs producteurs constatent ce genre de problèmes. Voici quelques éléments d’informations supplémentaires provenant de Dekalb sur ce qui est à surveiller dans le cas de compaction ou de lissage des parois du sillon.
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Compaction
Les sols de texture fine à moyenne sont plus propices au compactage lorsqu’ils sont près de leur capacité de rétention d’eau. Quand la machinerie lourde circule, les agrégats du sol s’accumulent ensemble, ce qui augmente sa densité. Les racines ont donc du mal à pousser du fait de la densité du sol et de l’eau qui demeure en surface, au lieu de s’infiltrer.
Les effets sur les semis de maïs ont été démontrés. « Les sols compactés par une pression accrue par unité de surface, comme celle exercée par les pneus des véhicules, diminue davantage la densité de peuplement du maïs que les sols non compactés. Les ornières creusées par les pneus rendent la surface du sol irrégulière, ce qui nuit au contrôle de la profondeur de semis », indique Dekalb. Une différence de 21% peut être observé dans la taille des plants de maïs six semaines après les semis, entre les champs compactés ou non.
Les effets du compactage sur le développement des épis et le potentiel de rendement peuvent être différents d’un champ à l’autre. Les plants de maïs arrivent parfois à produire des épis plus gros lorsque le compactage entraîne une diminution de la densité de peuplement. Cependant, le maïs peut aussi réagir en produisant plus d’épis, mais de plus petite taille, lorsqu’il est cultivé sur des sols compactés par la circulation de la machinerie.
Le potentiel de rendement est lié à la taille des épis. Une réduction de 19 à 50 % du rendement du maïs a été observée dans un sol compacté par rapport à un sol non compacté. Un compactage important du sous-sol peut se produire après un seul passage d’une charge de 18 tonnes métriques par essieu. Un tel compactage peut nuire au rendement du maïs pendant cinq à douze ans.
Parmi les mesures préventives, on retient celle sur les remorques à grain qui sont les pièces d’équipement les plus lourdes en considérant des voies de circulation. Il est d’ailleurs recommandé de circuler sur les mêmes voies et de ne pas traverser les champs en diagonale. La pression des pneus est également à surveiller, tout comme les travaux de sol, surtout si le but est d’assécher les champs.
Lissage des sillons
Le lissage des sillons entraîne un tassement latéral sur les plantules de maïs. Cela se produit lorsque les semis sont faits dans un sol détrempé, ce qui est associé au compactage et au lissage à l’intérieur et autour du sillon. Les disques rayonneurs du semoir peuvent provoquer le lissage des parois du sillon, refermant les pores du sol et créant une barrière qui nuit à la croissance des racines des plantules.
Quand le sillon est correctement refermé, les parois devraient être fissurées autour de la semence, ce qui favorise un bon contact avec le sol. Si la pression sur les roues plombeuses est trop forte, celles-ci ont tendance à trop compacter le sol autour du sillon. Si la semence est déposée trop près de la surface par rapport au positionnement des roues plombeuses, la zone de compactage se forme, alors la semence et les racines ont de la difficulté à pénétrer le sol.
Pour vérifier si du tassement latéral se trouve dans le champ, il est recommandé de creuser en travers des sillons de semis et de chercher des parois lisses, en forme de « V » ou luisantes, créées par le disque rayonneur. Les effets observables sont une diminution de la germination et un faible peuplement, une levée et une croissance inégales, un développement racinaire restreint et des plantules rabougris.
Les plants dont la croissance racinaire a été restreinte présentent souvent des symptômes de carence nutritionnelle, même dans les sols dont les résultats d’analyses sont acceptables, parce que les racines sont incapables d’intercepter suffisamment de nutriments.
Il arrive que le maïs présente les signes du « syndrome du maïs mou » (floppy corn syndrome) après un coup de vent en juin ou entre les stades V3 et V8. Il est alors recommandé d’évaluer le développement racinaire pour voir si les premières racines coronales sont mortes, ont flétri ou se sont décolorées avant d’avoir pu pénétrer les parois du sillon, ce qui sont des symptômes d’un tassement latéral.
