Retour à la normale pour les cultures canadiennes

La production de blé au pays affiche un gain impresssionant pour 2022 grâce à des températures plus clémentes.

Publié: 30 août 2022

Retour à la normale pour les cultures canadiennes

Si la météo a fait la manchette tout autour du globe cette année pour ses records de sécheresse, elle s’est montrée plus clémente au Canada, ce qui permet aux principales productions du pays d’afficher des rendements en ligne avec les moyennes historiques affichées avant 2021.

L’année dernière avait été catastrophique, principalement dans l’Ouest du pays. L’Est n’avait pas été épargné avec un printemps très sec qui avait laissé des traces. Si on se fie toutefois aux projections de Statistique Canada, 2022 devrait être une bonne année grâce à des précipitations dans les moyennes ou supérieures à ces dernières. Le Sud de l’Ontario et quelques régions accusent un manque d’eau. Reste à voir maintenant si les prévisions faites en fin juillet tiendront jusqu’aux récoltes.

La production de blé au Canada devrait atteindre 34,6 millions de tonnes, soit une hausse de 55,1% par rapport à 2021, mais en ligne avec les productions des années précédentes. La hausse prévue des rendements est de 41,6 % pour s’établir à 51,1 boisseaux à l’acre avec des superficies de 24,9 millions d’acres, une augmentation de 9,4 %.

Pour le maïs-grain, la production devrait augmenter de 6 % pour atteindre 14,8 millions de tonnes en 2022, grâce à une augmentation prévue des rendements de 2,3 % à 163,9 boisseaux à l’acre. La superficie récoltée se situerait à 3,6 millions d’acres, en hausse de 3,6%.

La production de soya devrait pour sa part s’élever de 1,8 % d’une année à l’autre pour s’établir à 6,4 millions de tonnes en 2022, malgré une diminution des superficies de 1,7% (5,2 millions d’acres). Les rendements devraient progresser de 3,7 % à 45,3 boisseaux à l’acre.

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Dans les autres productions nationales, le canola devrait afficher une hausse de 41,7 % à 19,5 millions de tonnes en 2022, en raison de l’amélioration considérable des conditions de croissance dans les Prairies par rapport à 2021 (rendements +47,8 %). De meilleures conditions bénéficient aussi à l’avoine (+59,2 % à 4,5 millions de tonnes) et à l’orge (+34,3 % par rapport à 2021 à 9,3 millions de tonnes).

Québec

Les conditions de croissance ont été similaires aux moyennes en 2022, bien que du temps plus froid que normal ait été enregistré.

Indice de croissance de la végétation pour la semaine du 25 juillet au 31 juillet 2022 par rapport à la normale, selon la subdivision de recensement pour l’est du Canada. Source: Statistique Canada

Au Québec, la production de maïs-grain devrait augmenter de 4,2 % à 3,6 millions de tonnes, la plus élevé depuis 2018, malgré des superficies en faible hausse (+0,6 %) à 887 400 acres. Les rendements devraient progresser de 3,5 % pour atteindre 158 boisseaux à l’acre.

Le soya affiche une hausse de production de 4,4 % à 1,2 million de tonnes contre 1,1 million de tonnes en 2021.  L’augmentation est liée à une hausse prévue des rendements de 0,5 % à 44,4 boisseaux à l’acre. La superficie récoltée devrait augmenter de 3,7 % pour se chiffrer à 950 900 acres.

La production totale de blé recule à 278 661 tonnes, contre 344 818 tonnes en 2021, ce qui en ferait la plus faible depuis 2015 au Québec. La proportion de blé d’automne continue de croître à 79 861 tonnes, un nouveau record. Bien que les rendements de blé de printemps soient prometteurs cette année, Statistique Canada ne prévoit que 198 800 par rapport à 269 225 en 2021. Il s’agirait de la plus petite production de blé de printemps depuis 2014.

Pour les autres cultures, 2022 affiche la plus petite production en orge depuis 1978 (73 300) à 101 425 tonnes. L’avoine se situerait à 192 492 tonnes et le canola à 38 153 tonnes, le meilleur résultat de cette culture au Québec.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.