Des risques phytosanitaires dans le soya

Les deux risques sont la présence potentielle de sclérotes et de pucerons du soya

Publié: il y a 10 heures

Dommages de la pourriture à sclérotes sur du soya

Les temps derniers n’ont pas été de tout repos pour le soya. Un début de semis difficile et les coups d’eau ont mis à rude épreuve la culture qui semble toutefois prendre du mieux, selon le dernier État des cultures.

Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) pour les grandes cultures a toutefois relevé deux éléments méritant l’attention des producteurs et pouvant mener à d’éventuelles pertes de rendements. Le premier concerne les risques de sclérotes et le second la présence de pucerons. Les risques quant à ces deux avertissements peuvent varier d’une région à l’autre, ainsi que dans un même champ.

Risque de sclérotes

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Bien qu’aucune nouvelle apothécie n’ait été observée depuis le 8 juillet dans les environs de Mirabel, les chercheurs ont renouvelé leur avis le 22 juillet. Moins de régions présentent des conditions propices au développement d’apothécies, mais les modèles prévisionnels indiquent un risque élevé dans certaines MRC : des Collines-de-l’Outaouais (Outaouais), Lotbinière, Les Appalaches et Montmagny (Chaudière-Appalaches), ainsi que Portneuf et la Jacques-Cartier (Capitale-Nationale). Les prévisions de risques sont en date du 21 juillet 2025 et comprennent les prévisions météorologiques anticipées jusqu’au 27 juillet 2025.

Avec les spores affectant la culture par les fleurs, le temps d’intervention se situe aux stades de floraison R1 et R3. Les sclérotes ont besoin de dix jours de sol humide qui se situeront dans le cinq premiers centimètres. Du temps chaud et un bon vent peuvent réduire les risques, surtout quand les rangs ne sont pas encore fermés. Il faut dons évaluer le stade du soya, l’humidité du sol et vérifier la fermeture des rangs.

Apothécies de la pourriture à sclérotes dans un entre-rang de soya. Photo : T. Copley (CÉROM)

Voici les éléments pouvant favoriser l’apparition et la progression de la maladie :

  • Un historique de la maladie dans le champ;
  • Un sol humide dans les cinq premiers centimètres;
  • Le stade de développement du soya (les spores infectent le soya à travers des fleurs flétrissantes, soit les stades R1 à R3). Si les fleurs ne sont pas présentes, le champ n’est pas à risque;
  • Le niveau de résistance du cultivar utilisé;
  • Des rangs fermés à plus de 50 %, favorisant un microclimat humide;
  • Des températures fraîches (< 22 °C);
  • La densité élevée du peuplement, qui contribue également à maintenir un sol humide.

 Le RAP dit suivre la situation et une mise à jour aura lieu dans le prochain bulletin prévu le 25 juillet.

Risques de pucerons

La situation quant à la population de pucerons dans certains champs de soya a également soulevé l’alerte. La très grande majorité des champs observés par le RAP posaient des risques faibles avec une moyenne provinciale de 9,3 pucerons/plant et une présence d’ennemis naturels relevée dans 70% des cas.

Toutefois, des dépisteurs ont signalé de grandes disparités à l’intérieur d’un même champ. Un cas a été rapporté avec de fortes infestations (plus de 1000 pucerons/plant), causant du stress aux plants de soya. « Les symptômes peuvent être un enroulement et un jaunissement des feuilles. Pour les sites comme celui-ci, un suivi rigoureux s’impose afin de bien suivre l’évolution des populations et des dommages », signale le RAP.

Champ de soya infesté par le puceron du soya. Photo : M. St-Onge, agr. (Agri Conseils Maska)

Les intervenants soupçonnent qu’un lien pourrait être fait entre le biotype de puceron ou la variété de soya. Certaines variétés peuvent être plus tolérantes ou résistantes aux pucerons. Avec un soya vulnérable jusqu’au stade R5-R6, on suggère d’intervenir au-delà de population de 650-700 pucerons par plant. Le seuil d’alerte est quant à lui de de 250 pucerons par plant, accompagné d’une suivi serré au champ durant les trois jours suivants.

Le RAP rappelle également que les pluies abondantes peuvent avoir causer des signes d’accumulation prolongée en eau dans certaines zones des champs. Les plants sont jaunis, inégaux et pourraient présenter des retards de croissance, avec même de l’asphyxie des racines.

Champ de céréales présentant des symptômes de jaunissement (anoxie) lié à l’accumulation d’eau (démarcations vertes au-dessus des drains attribuables à une meilleure minéralisation de l’azote en sol aéré). Photo : V. Samson, agr. (MAPAQ)

Le Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches et le Lac-Saint-Jean sont particulièrement susceptibles d’être affectés. Ces signes ne devraient pas être confondus avec des problèmes phytosanitaires.

Écart d’accumulation de précipitations en 2025 versus la moyenne 1981-2010, en date du 18 juillet 2025Source : Agrométéo Québec

Pour consulter l’État des cultures, cliquez ici.

Pour voir des vidéos Défi soya, cliquez ici.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.