Signe que les temps changent, la cérémonie lançant officiellement la saison des sucres chevauche de plus en plus le début de la coulée dans les érablières. Lors de la soirée officielle à l’Assemblée nationale du Québec qui avait lieu le 7 février, la fièvre des sucres s’était emparée depuis un moment des acériculteurs qui entaillent leurs érables afin d’être prêts pour la première coulée. Dans certaines régions, c’est déjà le cas, à la faveur de la météo très clémente de cet hiver. Il était cependant trop tôt, selon les Producteurs et productrices acéricoles du Québec, pour parler du début de la saison acéricole à ce stade-ci des opérations.
La soirée lançant le début des sucres a réuni le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina, ainsi que les députés du gouvernement et des oppositions.
Les PPAQ ont choisi cette année le thème « Protéger notre territoire, partager notre patrimoine ». Le président du syndicat, Luc Goulet, a profité de l’événement pour mettre de l’avant des revendications des acériculteurs. Tout en célébrant l’émission de 7 millions de nouvelles entailles, Luc Goulet a réitéré la demande de permettre l’exploitation acéricole sur davantage de terres publiques, en misant sur les avantages environnementaux de cette culture, en comparaison avec un usage exclusif de la coupe de bois.
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« L’érable, ce n’est pas n’importe quel arbre. C’est notre fierté nationale. On ne peut pas, comme société, le laisser à la merci des coupes de l’industrie forestière sans prendre en compte les besoins de la production acéricole. Il a été démontré que, sur un hectare donné, il est beaucoup plus rentable pour le Québec de produire du sirop d’érable que de faire exclusivement des coupes de bois. La forêt publique appartient à tous les Québécois et le gouvernement a la responsabilité de maximiser ses bénéfices économiques et écologiques pour le plus grand nombre », a déclaré Luc Goulet.
Selon les PPAQ, les 7 millions nouvelles entailles représentent des investissements privés de 500 M$. En 2022, la contribution économique de la production de sirop d’érable s’élevait à 1,1 G$ au PIB du Québec et du Canada, tout en représentant 12 500 emplois équivalents temps plein et des revenus gouvernementaux de 235 M$.
Les producteurs acéricoles voudront pour le moment une meilleure saison que celle de 2023. La production avait fortement chuté en raison du temps chaud qui avait mis abruptement fin à la coulée dans plusieurs régions. La réserve stratégique de sirop d’érable a fondu en conséquence à 15 millions de livres. Les transformateurs auraient cependant en réserve plus de 80 millions de livres de sirop dans leurs entrepôts.