L’année 2023 pourrait bien être sous le signe du maïs, selon Reuters. Les premières prévisions pointent vers une augmentation des ensemencements de la céréale après une année plutôt décevante en 2022. Il pourrait même s’agir d’une des plus importantes récolte en maïs si les estimations s’avèrent justes.
S&P Global Commodity Insights prévoit en effet que les agriculteurs américains sèmeront 90,5 million d’acres de maïs en 2023, soit 2,2% de plus que l’an dernier. Le soya ne verrait qu’une légère augmentation de 0,6% sur l’année dernière.
Après avoir favorisé le soya en raison des prix des engrais, les agriculteurs se tourneraient vers le maïs pour assurer une rotation des cultures. L’accès à des intrants plus abordables serait un autre argument en faveur de la céréale.
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Reste à voir maintenant si la demande sera au rendez-vous. Les prix des céréales ont bondi l’an dernier lors de l’invasion de la Russie en Ukraine, il y a bientôt un an. L’Ukraine est un important producteur de blé, de maïs et de graines de tournesol.
Du côté des facteurs soutenant les prix se trouvent les réserves affichant leur niveau le plus bas des dix dernières années aux États-Unis.
La demande n’est toutefois pas au rendez-vous. Les exportations américaines sont en baisse de 43% sur un an à un peu plus de 24 millions e tonnes. Les prévisions du gouvernement américain ont été revues à la baisse de 20% en janvier dernier par rapport aux prévisions faites en mai 2022. La demande intérieure est à son plus bas en sept ans pour l’année de commercialisation de 2022-2023. Les besoins en alimentation animale ont reculé puisque le cheptel bovin est tombé à son niveau le plus faible depuis 1962 et que les élevages de volailles sont frappés par la grippe aviaire. La fabrication d’éthanol est également en baisse aux États-Unis.
Il faut également considérer la demande mondiale. Si le ralentissement économique se confirme et se transforme en récession, la demande en sera affectée.
Reste à voir ce que Mère nature aura en réserve pour 2023. Les producteurs ont dû laisser au champ le plus haut pourcentage de leur récolte en dix ans, après une importante sécheresse en août. Avec le retour prévu en seconde moitié d’année de El niño, qui s’accompagne souvent de temps sec et chaud, il se pourrait que les producteurs ne soient pas au bout de leurs peines.