Les Producteurs de bovins du Québec et ses partenaires ont profité du Colloque de l’industrie bovine du Québec 2023 pour lancer la certification Bœuf du Québec. Le bœuf québécois pourra ainsi être identifié en épicerie et garantir aux consommateurs que le bœuf provient à 100% des fermes du Québec.
L’initiative s’inspire du logo de la Vache bleue des Producteurs laitiers du Canada, du programme Le porc du Québec des Éleveurs de porcs du Québec, ainsi que de l’initiative le Veau du Québec – le Veau de lait et le Veau de grain – de leur propre organisation qui existe depuis une quarantaine d’années. Dans sa présentation, le directeur général des Producteurs de bovins du Québec, André Roy, explique que très rapidement, les secteurs du veau de lait et du veau de grain ont vu l’importance d’avoir une marque générique.
Selon le président des Producteurs de bovins du Québec, Jean-Thomas Maltais, il s’agit d’une marque générique qui vient en appui à toutes les marques de bœuf déjà présentes sur le marché. Ces marques privées auront d’ailleurs le choix d’apposer le logo sur leurs produits s’ils répondent au cahier de charges de la certification. Pour l’instant, les Producteurs de bovins du Québec assureront le respect de la certification. Il n’est pas exclu que cette tâche soit éventuellement confiée à une firme extérieure. « Pour tous les registres et la traçabilité, on a déjà toute l’information qui passe par les abattoirs, on a ça à l’interne. Donc, c’est facile pour nous et c’est très peu onéreux », explique Jean-Thomas Maltais.
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Même si 100% des veaux doivent provenir de fermes québécoises, le taux minimal de veaux nés au Québec est fixé à 85% pour refléter la réalité des fermes québécoises. « Il y a trop de producteurs qui achètent des animaux en bas âge dans le reste du pays pour la génétique, explique Jean-Thomas Maltais. Après cinq, six ou sept ans, t’en oublies même que ton veau n’est pas né au Québec. On ne voulait pas, pour le consommateur, qu’il y ait un animal qui arrive à la réforme et qui soit sur les tablettes et que ce ne soit pas correct. Avec 85%, on trouvait que c’était acceptable pour tout le monde. Ça peut même être 90, 95 et même 100% dans beaucoup d’abattages. »
Une entente avec Sobeys a été conclue et les consommateurs devraient déjà voir du bœuf identifié au Bœuf du Québec dans les prochaines semaines dans les bannières IGA, Les Marchés Tradition et Marché Bonichoix.
Boeuf Québec et Boeuf du Québec
Une polémique est survenue à la période de question lors du lancement alors qu’un producteur s’est plaint d’une « poursuite » entre les Producteurs de bovins du Québec et la Société des parcs d’engraissement du Québec qui a lancé sa marque privée Bœuf Québec il y a quelques années. Le producteur s’est rapidement fait remettre à l’ordre en disant que la certification Bœuf du Québec n’est pas en opposition avec la marque privée.
« On a des mésententes au niveau de la représentativité et on est en train de s’entendre avec eux. Ça devrait se régler prochainement », explique Jean-Thomas Maltais entrevue. « C’est nos producteurs! On les représente tous. Donc, c’est sûr qu’on doit s’entendre. »
Il explique que nul ne sera forcé de placer le logo de la nouvelle certification sur leurs paquets, mais que ce sera possible. « S’il vient avec assez de notoriété, ce serait peut-être à leur avantage, à eux aussi (la Société des parcs d’engraissement du Québec), d’apposer notre logo sur leurs paquets en n’ayant pas besoin de regarder la provenance – c’est nous qui va s’en occuper. Ça va être plus facile pour eux », dit Jean-Thomas Maltais. Il ajoute même que les Producteurs de bovins ont fait le test d’apposer le logo à côté de diverses marques de produits de bœuf québécois et ça fonctionnait très bien. Il ajoute que la certification est là pour aider toutes les marques privées. « Plus il se vend de bœuf au Québec et plus on est heureux, et s’il vient du Québec, c’est encore mieux », dit Jean-Thomas Maltais.
En entrevue téléphonique, le directeur général de la Société des parcs d’engraissement, Jean-Sébastien Gascon, ne sais pas ce que ce nouveau logo va apporter. « Personne nous a demandé notre avis, dit-il. Je ne sais pas si ça va apporter de la confusion chez le consommateur. Nous on se positionne sur la qualité, le local et le durable. Eux, c’est le local uniquement. C’est comme le logo Aliments du Québec. On verra ce que ça va apporter. » Il ne voit pas l’utilité d’apposer le nouveau logo sur les produits déjà identifiés Bœuf Québec.
Le Colloque de l’industrie bovine québécoise 2023 a réuni plus de 200 personnes à Drummondville le 16 novembre 2023. En plus de ce lancement, les sujets portaient sur les marchés, la classification à l’heure des nouvelles technologies, les stratégies d’emballages écoresponsables et la commercialisation des bovins. Un panel portait sur l’efficacité de la filière et une initiative environnementale a été présentée.