État des cultures 23 mai: Prendre son mal en patience

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Progression des cultures

Difficile de croire qu’on approche déjà la fin mai quand on voit à peine pointer les rangs. Les quantités de pluie reçues depuis vendredi dernier ont mis un sérieux frein aux travaux, avec des accumulations très variables, dépassant les 50 mm dans certaines régions. Cela dit, les statistiques de cette semaine montrent une certaine progression — probablement les derniers coups de semoir passés juste avant les averses. 

« Certains ont semé leur maïs, d’autres sont à 60%, la patience s’en vient à manquer pour certains, en espérant la semaine du 26 mai propice aux semis!»– Bernard Fontaine, Ferme IBF enr., Montérégie-Est

Le maïs atteint désormais un peu plus de 65% semé. Par contre, l’émergence est très faible (à peine 2%), ce qui représente un retard de 53% par rapport à la moyenne 5 ans. Dans certains cas, comme chez Michel Fluet en Montérégie-Est, le maïs commence à pointer après seulement neuf jours en terre, preuve que le sol est resté assez chaud localement. Mais selon le moment du semis, la germination a été inégalement affectée par la chaleur. Ce sera d’ailleurs important de suivre la levée dans les champs qui ont reçu beaucoup d’eau.

« Avec le froid et l’humidité, on ne voit rien de pointé à date. J’ai hâte à la chaleur!»
– Maxime Laroche, Ferme la Seigneurie, Estrie

Du côté du soya, on note une moyenne assez faible de 25% du soya de semé, en hausse de 17% par rapport au sondage de la semaine dernière. Mais on accuse toujours un important retard de 48% comparativement à l’an dernier. 

Le blé de printemps, pour sa part, a profité d’un rattrapage marqué (+29%), atteignant maintenant 85% de semé. Certaines régions comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Montérégie-Ouest tirent de l’arrière, alors qu’ailleurs (Montérégie-Est, Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie), on approche ou atteint le 100%.

Quant au blé d’automne, on attend toujours l’épiaison. Il poursuit doucement son développement, tranquillement mais sûrement.

État des cultures

Le moral est en dents de scie, et ça se ressent dans les évaluations de la semaine. Le maïs, notamment, voit son indice chuter sous la barre du « Correct ». Le découragement est palpable, surtout en Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale, où certains parlent d’un état « très mauvais ». À l’inverse, dans la région de Laval/Outaouais/Laurentides, le ton est plus encourageant grâce aux semis de maïs complétés à 100%.

Pour le soya, l’état général est « adéquat » dans plusieurs régions, dont le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Centre-du-Québec qui ne peuvent pas en dire autant pour le maïs. Dans le Bas-du-Fleuve, on qualifie même son état de « bon », une rare bonne nouvelle cette semaine.

Le blé de printemps, moins sensible aux coups de froid et à l’humidité, s’en tire relativement bien et se maintient dans le « vert » malgré une baisse. Le blé d’automne, lui, semble stagner, ce qui a fait reculer son indice d’état – probablement en raison du manque de chaleur et de l’excès d’eau.

Conditions pour les cultures

Mis à part l’Outaouais/Laurentides, où les sols sont jugés « corrects », toutes les autres régions passent d’« humides » à carrément « inondées ». Un revirement radical par rapport aux conditions favorables de la semaine dernière.

Météo

Entre vendredi et lundi dernier, on a reçu des pluies importantes, parfois accompagnées de grêle – notamment à Coaticook, où on nous rapporte des plants de maïs endommagés. Le manque de soleil et de chaleur n’aide en rien à assécher les champs.

Malheureusement, les prévisions à court terme ne sont pas trop rassurantes. Il faudra sans doute… prendre notre mal en patience. Toutefois, il semble que la semaine qui vient, les précipitations seront sous les normales (voir photo).

Pour se consoler, le cumul d’unités thermiques (UTM) reste tout de même près de la moyenne des trois dernières années. Il ne reste plus qu’à espérer une saison longue, à l’image de celle de 2024.