Pendant qu’on s’apprête à débuter la récolte du maïs-grain, on prend le temps de bien déterminer la gestion de nos couverts végétaux qui sont encore en pleine croissance pour une bonne partie de l’ensemble des espèces semées.
Nos couverts de trèfles se sont très bien développés, malgré un lent départ après la récolte du blé d’hiver. En général, depuis plus de 10 ans, on laisse tout ça bien vivant sans aucun travail de sol. Notre objectif, c’est d’éviter de perdre des éléments nutritifs et de s’assurer qu’au printemps suivant on puisse avoir un couvert vivant jusqu’à l’étape cruciale de bien synchroniser la défoliation qu’on planifie environ 7 à 10 jours avant de procéder au semis direct pur et dur.
Ou, dans certaines situations, avec un léger passage de déchaumeuse qui agit un peu comme un chasse-résidus, mais plus agressif. Je peux vous assurer que ça travaille plus que tout ce qu’on peut utiliser comme ferraille pour se rassurer.
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Distinction Adélard-Godbout
Quelqu’un a soumis ma candidature pour le prix Adélard-Godbout et ma candidature a été retenue. Wow! Cette distinction vise à reconnaître l’apport au développement de l’agriculture, de l’agronomie et/ou du secteur agroalimentaire québécois.
Et oui, vous me direz que ce n’est pas accepté par les programmes de rétributions. Mais ça ne veut pas dire automatiquement que ce n’est pas une action bénéfique pour notre système et pour le sol. Au net, c’est même meilleur pour le porte-feuille. On n’a jamais eu de problèmes d’insectes jusqu’à date avec des semences qui ne contiennent pourtant aucun insecticide.
Par-contre, cette année, dans notre parcelle d’apprentissage « sans herbicide », enfouir le même genre de couvert juste à côté, l’enfouir bien vert afin de le détruire et procéder à un semis sans respecter un 7-10 jours de délai, nous a fait réaliser encore plus qu’il faut gérer notre couvert en fonction des techniques qui vont suivre.
Ce n’est pas strictement relié à l’utilisation d’insecticide ou non. Il s’agit de bien respecter les règles de base, les précautions à prendre si le couvert est défolié avant le semis ou enfouis bien vert. Donc cette année, on a ajouté une nouvelle planification de nos couverts précédents nos semis de maïs-grain.
On a prévu un couvert contenant seulement des légumineuses annuelles installé à côté de notre couvert traditionnel de trèfle défolié au printemps 2026 et un couvert de trèfle qu’on va détruire cet automne pour bien comparer les défis sans herbicide 2026.
Tout est une question de compromis en agriculture. Je garde mon ancienne technique qui me permet de garder un couvert vivant toute la saison, de réduire mes quantités d’utilisation d’azote, de diminuer mes pertes d’éléments et mon utilisation de carburant, mais j’utilise des herbicides. Ou j’implante un couvert différent qui va aussi m’offrir de l’azote, une bonne biodiversité sur un sol que je vais travailler sur de minces zones, en utilisant un peu plus de carburant, pour réussir à diminuer mes quantités d’herbicides utilisés.
Notre objectif : réussir à atteindre le juste milieu. Ça ne se fait pas tout seul. Malheureusement, l’agriculture ne sera jamais parfaite à tous les niveaux, comme certains le suggèrent ou le pensent. Tout est une question de compromis et de gestion.
Profession agriculteur!
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