Le dossier sur l’inflation alimentaire est toujours d’actualité. Certains politiciens cherchent même une façon de favoriser une plus grande concurrence en invitant de nouveaux joueurs.
Pourtant nos joueurs actuels se défendent, chiffres à l’appui, de toujours assurer une gestion serrée tout en se contentant de très faibles marges. Les consommateurs qui n’ont pas le choix d’équilibrer leurs budgets cherchent les raisons qui poussent le panier d’épicerie à toujours monter. Voilà que le cycle de « à qui est la faute » démarre. En fait, nos épiceries répondent à nos exigences de consommateurs.
Sommes-nous devenus trop exigeants? Si on prend la peine de regarder le partage de la composition du prix d’un simple pain. Réaliser que le trio: boulanger, distribution, détail encaissent à eux seul 78% du prix de vente. 17% pour le meunier et seulement 5% pour l’agriculteur qui produit 80% de la matière première. Le système, comme on l’appelle, a très bien intégré la loi de Pareto: 20% des efforts pour s’accaparer de 80% de la tarte! Évidemment, étant agriculteur, les gens vont prétendre que je prêche pour ma paroisse et que ça fait des lunes que le système est construit de cette façon. Certainement! Faut donc revoir le partage.
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Le système est malade, à la limite corrompu. Suremballage, publicité, disponibilités qui automatiquement gonflent le prix du panier d’épicerie. Ce n’est pas normal qu’on doive investir autant d’argent sur l’emballage et le tape-à-l’œil pour offrir un produit dont le consommateur a besoin pour se nourrir. Le système commence à le comprendre en offrant des prix plus bas dans les bannières à « bas prix » tout simplement en offrant moins de variété, moins de service, etc.
C’est un point de départ, mais faudra revoir encore plus en profondeur le système ou que le consommateur s’implique pour passer à côté du fameux système. Ce système qui se nourrit en premier en mettant la pression sur la chaîne principale qui l’alimente: les agriculteurs. Le système explique très bien ses hausses de coûts et pourtant du côté des agriculteurs, on se retrouve avec pratiquement la même part du gâteau sur la vente finale, comme si nos coûts n’avaient pas augmenté. On se retrouve encore avec notre 0,22$ sur notre pain qui se détaille à 4,25$!
Pour y arriver… Et oui, parce qu’on finit par y arriver… On en fait toujours un peu plus.
Plus d’heures, plus de production, plus d’endettement, plus de stress, plus de contribution nature.
On investit des heures de plus pour la biodiversité, pour la protection de nos cours d’eau.
Encore un peu plus en vulgarisation de notre profession pour partager nos défis quotidiens à nos citoyens.
Ne pas oublier que sur une ferme les postes d’emploi se fusionnent en très peu de candidats pour réaliser toutes ces tâches souvent bien définies dans l’industrie alimentaire en général.
Le Directeur général
Le responsable des approvisionnements
Le responsable des ventes
Le responsable du marketing
Le responsable du service client
Gestionnaire stratégique
Gestionnaire des équipements
Préposé à l’entretien
Technicien de l’environnement
L’entretien paysager tout en effectuant les tâches de balayage, d’éboueur, de surveillance, de patrouilleur météo, et de contrôle de salubrité et j’en oublie…
Tout ça avec notre maigre 0,22$! Je ne crois pas qu’ajouter de nouveaux joueurs afin de favoriser une meilleure compétition soit la solution. C’est le système qui est malade. Faut le guérir afin d’assurer un meilleur partage tout en arrivant à nourrir nos gens à moindre prix.
Profession agriculteur