Vaches laitières : comment économiser en coût d’alimentation

Publié: 4 octobre 2020

Vaches laitières : comment économiser en coût d’alimentation

Réduire les apports en protéines métabolisables sans avoir d’effet négatif sur la performance des vaches laitières est possible à condition de combler leurs besoins en acides aminés essentiels et en énergie, selon une équipe de chercheurs de l’Université Laval. De tels changements apportés à la ration réduiraient le gaspillage de l’azote chez l’animal, et ainsi diminueraient l’impact environnemental de la production laitière. En prime, cela baisserait potentiellement les coûts d’alimentation.

Lorsqu’on formule un programme alimentaire, l’objectif ultime est d’équilibrer les apports en nutriments de la ration et les besoins de l’animal. Afin d’estimer les protéines disponibles pour la vache, on calcule les protéines métabolisables. Les protéines contiennent les acides aminés. On compare ces dernières à des lettres et les protéines à des mots. Comme pour jouer au Scrabble, on a besoin de lettres précises qui ne sont pas interchangeables. Pour fabriquer les protéines, les vaches ont besoin de quantités précises de certains acides aminés qui doivent être fournis par la ration. Équilibrer les rations sur une base d’acides aminés digestibles permet de mieux combler les besoins réels de la vache. Elle peut alors utiliser sa ration de façon plus efficace afin de produire du lait, comme nous pouvons écrire plus de mots au Scrabble si l’on a les bonnes lettres en main.

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Une équipe de recherche de l’Université Laval a réalisé un projet visant à évaluer l’impact d’une variation de l’apport en énergie sur les performances de vaches laitières alimentées de rations ayant un apport réduit en protéines métabolisables, mais équilibrées pour trois acides aminés essentiels. Pour ce faire, huit vaches Holstein ont été assignées à quatre rations équilibrées pour les principaux acides aminés limitants dans les rations typiques nord-américaines (histidine, lysine et méthionine). Les vaches ont reçu les rations à tour de rôle pendant quatre périodes de 21 jours. La ration Témoin fournissait 103 % du besoin en protéines métabolisables et 108 % du besoin énergétique, tandis que les autres rations fournissaient en moyenne 86 % du besoin en protéines métabolisables avec un apport énergétique soit :  faible (94 %), équilibré (101 %) ou en surplus (107 %) du besoin.

Des résultats prometteurs

Les vaches recevant le régime réduit en protéines métabolisables (86%) et élevé en énergie (107%) ont eu tendance à consommer moins que celles du groupe Témoin. Ainsi, comparativement à la ration Témoin, la diminution de l’apport en protéines métabolisables et le maintien d’un apport élevé en énergie n’ont pas entraîné d’effet négatif sur la production laitière corrigée pour l’énergie de même que sur le rendement des composantes du lait. Cette stratégie alimentaire a toutefois permis d’augmenter l’efficacité alimentaire de 9 % et celle d’utilisation de l’azote de 21 %. De plus, elle a également diminué l’excrétion totale d’azote de 24 %.

À la ferme

Ce projet de recherche démontre qu’il faut mettre l’accent sur les besoins en acides aminés essentiels de la vache plutôt que sur les besoins en protéines métabolisables. Il faut cependant s’assurer d’un apport suffisant en protéines dégradables dans le rumen pour bien nourrir les microbes, une source importante d’acides aminés à bon marché. L’urée du lait est un bon outil pour vérifier la réponse des vaches à des modifications énergétiques et protéiques de la ration. Cette valeur devrait se situer entre 8 et 12 mg d’azote uréique/dL de lait selon les recommandations de Lactanet.

Les recherches se poursuivent sur des fermes commerciales dans le cadre d’un projet réunissant Novalait, Agrinova, Université Laval, Agriculture et Agroalimentaire Canada et Lactanet.

Source : Novalait

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